Procès du meurtre de George Floyd: Verdict attendu sous haute tension

Après trois semaines de procès, les Américains attendent, dans un contexte tendu, le verdict dans le procès très médiatisé de Derek Chauvin, l’ancien policier de Minneapolis au nord-est des Etats-Unis qui s’est agenouillé, sur le cou de George Floyd, pendant plus de neuf minutes, jusqu’à sa mort, une affaire qui a provoqué l’an passé de vastes manifestations dans le pays contre la violence policière et le racisme.

Les avocats de la défense et de l’accusation présentent lundi leurs arguments de clôture devant le jury alors que la ville de Minneapolis, théâtre de cette bavure policière, se prépare à la possibilité de troubles suite à un éventuel verdict qui sera jugé non équitable.

M. Chauvin a plaidé non coupable à des accusations de meurtre au deuxième et au troisième degré et d’homicide involontaire. Après les plaidoiries, le juge donnera des instructions au jury, et les jurés resteront enfermés jusqu’à ce qu’ils parviennent à un verdict attendu vers la fin du mois. La vidéo virale de la mort de M. Floyd avait déclenché des troubles l’année dernière à Minneapolis et dans tout le pays, sur fond d’appel à des réformes profondes des services de police. Dans sa version de lundi, le New York Times écrit que le procès de Derek Chauvin « a forcé un pays traumatisé à revivre la fin macabre de Floyd sous le genoux » de l’ancien policier.

« Mais alors même que les Américains continuent de digérer cette affaire, en attendant un verdict avec anxiété, de nouveaux cas de personnes tuées par la police ne cessent de se multiplier », fait observer le grand tirage.

Depuis le début du procès le 29 mars dernier, au moins 64 personnes sont mortes aux mains des forces de l’ordre dans tout le pays, les Afro-américains et les Hispaniques représentent plus de la moitié des victimes, déplore le Times.

Suite à l’une de ces récentes bavures, la ville de Minneapolis, où se déroule le procès de George Floyd, est le théâtre d’affrontements entre des manifestants qui bravent le couvre-feu nocturne et les forces de l’ordre.

La mort d’un jeune noir lors d’un banal contrôle routier d’une balle dans la poitrine tirée par une policière blanche, a suscité un tollé dans tout le pays.

« Nous savons que la colère, la douleur et le traumatisme au sein de la communauté noire sont réels », a notamment souligné le président américain, Joe Biden.

Les Etats-Unis ont été aussi choqués par une vidéo d’un contrôle routier illégal en Virginie où des officiers de police blancs ont menacé avec leur arme un officier noir de l’armée, l’ont menotté et aspergé de gaz poivré.

Face à cette énième bavure ciblant la minorité noire, de plus en plus de voix s’élèvent pour revoir de fond en comble les pratiques policières. L’administration Biden prévoit d’encourager l’adoption du « George Floyd Justice in Policing Act », un projet de loi entériné par la Chambre des représentants l’année dernière avec le soutien d’un seul député républicain. Cette loi vise à renforcer le contrôle des forces de l’ordre, notamment en mettant fin à l’immunité qualifiée, en abaissant le critère de l’intention criminelle et en créant une base de données nationale sur les abus de la police.

( Avec MAP )

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