Promesse de fin de mandat : Akhannouch veut renforcer l’état social

Lors de la séance plénière conjointe tenue par les chambres des représentants et des conseillers, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a rendu public le bilan d’étape de l’action du gouvernement le mercredi 24 avril. Ce bilan, axé sur deux éléments essentiels – les avancées sociales et les progrès macroéconomiques –, a validé les initiatives visant à renforcer l’État social, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la gestion des crises. Cependant, un manque de précision a caractérisé le ton de la présentation lors de la mise en avant des plans d’action pour la prochaine mi-mandature.

C’est avec une allocution engagée et fière de ses réalisations que le Chef du gouvernement a annoncé que les accomplissements du gouvernement à mi-mandat « dépassent toutes les prévisions et attentes ». À cette occasion, Akhannouch a souligné que ces réalisations reflètent la ferme détermination de l’exécutif à honorer tous les engagements, plutôt que de chercher des excuses dans la succession de crises complexes qu’a connues le Maroc.

Exprimant la résolution du gouvernement à tenir ses promesses avec confiance, il a mis en lumière le choix découlant de ses responsabilités envers les citoyens et de la confiance placée dans une majorité forte et cohérente, capable de répondre à leurs attentes grâce à des engagements clairs. Il a rappelé que SM le Roi Mohammed VI a su gérer les crises successives, qu’il a décrites comme un phénomène structurel s’inscrivant dans la durée, à l’image de la sécheresse pendant trois années consécutives.

En trente mois, le gouvernement a consolidé les fondations d’un État social moderne et juste, tel que souhaité par Sa Majesté le Roi. Depuis son investiture, il a adopté une approche participative avec toutes les instances institutionnelles et les différents partenaires économiques et sociaux, dans le but d’établir les bases d’un dialogue social sérieux et régulier, capable de respecter tous les engagements sociaux du programme gouvernemental.

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Selon le chef du gouvernement, l’exécutif a réussi, depuis le 1er décembre 2022, à étendre et généraliser l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) conformément aux objectifs et échéances prévus. À cet égard, les 4 millions de familles bénéficiaires du régime RAMED, soit plus de 10 millions de citoyens, ont été intégrées au système AMO, avec un budget annuel de 9,5 milliards de DH, tout en assurant la viabilité financière et un ciblage efficace des bénéficiaires.

L’intégration des catégories de travailleurs non-salariés au système de l’AMO a été un défi majeur, notamment avec l’adoption d’une approche participative pour élaborer et approuver 28 décrets d’application de la loi sur l’AMO concernant ces différentes catégories, a affirmé le Chef du gouvernement, soulignant l’effort exceptionnel de l’exécutif pour établir les bases juridiques nécessaires au respect du calendrier fixé.

Ainsi, 2,4 millions de professionnels non-inscrits ont été intégrés, ouvrant la voie à 6 millions de bénéficiaires et ayants droit de profiter de l’AMO. De plus, le gouvernement a œuvré à la mise en place d’un système complémentaire AMO Achamil, destiné aux personnes en mesure de payer les cotisations et n’exerçant aucune activité rémunérée ou non.

Une nouvelle gouvernance sanitaire et davantage de moyens budgétaires ont été mis en place. Les groupements sanitaires territoriaux sont désormais au centre d’une gestion décentralisée de la santé publique. À terme, chaque région disposera d’un centre hospitalier universitaire et d’une faculté de médecine. Après le CHU de Tanger en 2022, celui d’Agadir est en cours d’achèvement, tandis que celui de Rabat est en reconstruction. Les travaux pour trois facultés de médecine et CHU à Errachidia, Béni Mellal et Guelmim ont commencé.

La Haute Autorité de la Santé : Une pierre angulaire de la réforme sanitaire

La Haute Autorité de la Santé (HAS) a pour missions principales l’encadrement du déploiement de l’AMO, l’accréditation des établissements de santé publics et privés, ainsi que l’évaluation de la qualité des services rendus aux citoyens.

Par ailleurs, le Gouvernement a créé l’Agence Marocaine du Sang et de ses dérivés dans le but de garantir les réserves de sang humain. L’Agence Marocaine du Médicament et des produits de santé, quant à elle, régule le marché en contrôlant la mise à disposition des médicaments et leur tarification.

Cette avancée a été rendue possible grâce à l’augmentation continue des budgets alloués à la Santé depuis le début du mandat de ce Gouvernement. Depuis 2021, le budget de la santé publique a connu une hausse de 55 %, atteignant 31 milliards de dirhams en 2024.

Une approche de proximité pour lutter contre les déserts médicaux

Dans une démarche de proximité, le Gouvernement a lancé un programme ambitieux visant la mise à niveau de 1 400 établissements de soins de santé primaire. À la fin de l’année 2023, 481 centres avaient déjà été rénovés, améliorant ainsi l’accès aux soins de proximité.

Depuis juillet 2022, un accord-cadre réorganise la formation dans le secteur de la santé, avec des mesures concrètes pour augmenter le nombre de professionnels formés, visant à atteindre 177 000 professionnels d’ici 2030. La durée de la formation, l’augmentation du nombre d’étudiants en médecine et dans les instituts de santé, ainsi que leur recrutement régional, sont autant de mesures prises pour atteindre cet objectif.

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Ces efforts devraient permettre une augmentation significative du nombre de personnels de santé formés (médecins, pharmaciens, infirmiers et techniciens) dans toutes les régions, afin d’atteindre un ratio de 45 professionnels pour 10 000 habitants d’ici 2030.

Le Gouvernement a répondu à une revendication historique des médecins en appliquant l’indice 509 (attribué aux docteurs d’État) aux médecins du secteur public dès le 1er janvier 2023 et en organisant les avancements en grade et échelon pour les infirmiers.

La loi relative à la fonction sanitaire a introduit un système de rémunération avantageux, comprenant une part fixe et une part variable basée sur les actes professionnels effectués. L’exercice de la médecine en secteur privé est désormais autorisé et réglementé.

La revalorisation des salaires de tous les professionnels de la santé publique reflète l’importance que le Gouvernement accorde au renforcement de la fonction publique sanitaire et à l’amélioration des conditions matérielles de ces professionnels. Les augmentations salariales concernent tous les métiers et tous les grades, pouvant atteindre jusqu’à plus de 3 800 dirhams nets par mois.

Les aides sociales directes : un bouclier social pour les familles vulnérables

Depuis le lancement de la plateforme d’inscription électronique jusqu’à fin mars 2024, le nombre de bénéficiaires de l’aide sociale directe a atteint 3,5 millions de familles, représentant plus de 12 millions de personnes, dont environ 5 millions d’enfants. Parmi elles, 1,4 million de familles ne comptent pas d’enfants éligibles à la prime mensuelle forfaitaire et 1,2 million de bénéficiaires sont âgés de plus de 60 ans. Le coût de la mise en œuvre de ce chantier national est estimé à 25 milliards de dirhams pour 2024, il passera à 26,5 milliards pour 2025, avant d’atteindre 29 milliards en 2026. Cela souligne la capacité du gouvernement à mobiliser les ressources financières nécessaires à ce projet stratégique.

Le Gouvernement a conclu un accord historique avec les partenaires sociaux

Le dialogue social, pour sa part, doit être le prélude à la réforme en optant pour l’amélioration des conditions professionnelles et de vie des citoyens. De ce fait, le moment du lancement effectif de ce chantier demeure l’une des étapes phares dont se souviendront tous les Marocains, estime Akhannouch « A l’heure actuelle, notre pays met en place des politiques sociales solidaires, justes et durables qui renforcent le niveau de confiance dans l’avenir »

Le gouvernement a conclu un accord historique avec les partenaires sociaux afin de porter le salaire minimum à 3500 DH dans la fonction publique. Dans le privé, le Smig a été augmenté de 10%, tandis que le Smag agricole augmenté de 15%, devra converger à l’horizon 2028.

Par ailleurs, face à l’envolée des cours mondiaux, le gouvernement annonce activer un bouclier tarifaire pour bloquer les prix de l’électricité et du gaz, des mesures qui ont mobilisé un budget de 48 milliards de dirhams en deux ans.

Actualiser le code de la famille, un chantier de règne

Conformément aux Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi, Commandeur des croyants et garant des droits et libertés des citoyens, le Chef du Gouvernement a reçu, dans les délais fixés par sa Majesté le Roi, les propositions de l’instance chargée de soumettre des amendements au Code de la Famille suite aux larges consultations participatives qu’elle a conduites, et les a soumises à la Haute Appréciation Royale

Si la présentation du bilan des réalisations de ce mi-mandat a été bien détaillée et soulignée par des  chiffres, des observateurs qualifient les prévisions relatives aux prochains trente mois de vagues et ambiguës surtout avec l’absence d’objectifs chiffrés.

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