Protection de la couche d’ozone : le climat de menace sévit-il encore ?

Qui aurait cru que des villes entières couleraient ? La réalité fait que la moitié du Pakistan, un pays de 220 millions d’habitants, soit noyée sous les eaux. Un tel scénario sinistre est à craindre pour d’autres pays du monde si nous continuons à appauvrir la couche d’ozone. Les phénomènes climatiques provoquent le déplacement de plus de 20 millions de personnes chaque année dans 140 pays, indique l’agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) sur son site web.

En effet, les banquises sont en train de fondre et le niveau de la mer augmente considérablement, mettant plusieurs villes au monde au risque de s’engloutir sous la surface de l’eau.

L’amincissement de la couche d’ozone n’est pas anecdotique, les changements climatiques ne sont pas fortuits et les phénomènes météorologiques extrêmes ne le sont pas. Encore faut-il qu’il en soit trop tard pour agir ?

Dans une interview accordée à la MAP à l’occasion de la journée internationale de la protection de la couche d’ozone, l’expert en sciences de l’atmosphère, Paul YOUNG, explique que la couche d’ozone est une partie protectrice située dans l’atmosphère qui contient de grandes quantités du gaz d’ozone, empêchant les rayons ultraviolets (UV) de transpercer, tenant ainsi les êtres vivants à l’abri de ses effets nocifs. Le gaz d’ozone est également présent près de la surface de la terre, où ses niveaux peuvent être augmentés en raison des émissions de polluants atmosphériques provenant des activités humaines.

M. Young, maître de conférences à l’Université de Lancaster au Royaume Uni, précise que l’utilisation de certains gaz et substances, tels que les chlorofluorocarbures (CFC), a favorisé l’amincissement de la couche d’ozone à travers la création d’un trou qui laisse passer les rayonnements dangereux, et qui est à l’origine des effets complexes sur les vents de surface, les précipitations et les températures dans l’hémisphère sud en été.

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L’appauvrissement de la couche d’ozone signifie que les niveaux des rayonnements UV à la surface ont augmenté dans de nombreux endroits, indique l’expert, mettant en garde contre les dangers de ce phénomène qui menacent la santé humaine, notamment le cancer de la peau et les troubles oculaires.

Par ailleurs, M. Young, également premier auteur de l’évaluation scientifique de l’appauvrissement de la couche d’ozone de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), souligne que le Maroc n’a pas été sévèrement touché par de grands niveaux d’appauvrissement de la couche d’ozone, en raison de sa position géographique proche des Tropiques. Néanmoins, les niveaux d’UV se sont déjà amplifiés dans le pays et les changements climatiques futurs (c’est-à-dire non liés aux CFC) pourraient affecter l’épaisseur de la couche d’ozone au-dessus des Tropiques.

Or, l’état de la couche d’ozone demeure tributaire d’une vision volontariste qui devrait empêcher sa dégradation, car l’émission des gaz à effet de serre ne fera que creuser encore le trou de la couche et mettre en péril nos vies.

La journée internationale de la protection de la couche d’ozone (16 septembre), célébrée cette année sous le thème « Une coopération mondiale pour protéger la vie sur terre », incarne un appel perpétuel à repenser nos habitudes quotidiennes et à prôner un mode de vie plus respectueux de l’environnement en vue de préserver l’avenir des générations futures et des écosystèmes.

Dans cette perspective, de simples gestes eco-friendly concourront à protéger la couche d’ozone, tels que l’écomobilité (marche, vélo, covoiturage…), le tri des déchets ou encore l’utilisation rationnelle de la climatisation.

Pour ce qui est du sort de la couche d’ozone, M. Young conclut qu’elle pourra se reconstituer et retrouver ses niveaux de 1980 d’ici au milieu du siècle, à condition de maintenir l’interdiction des produits chimiques nuisibles à cette partie atmosphérique.

Avec MAP

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