Question du Sahara: Ban Ki-moon fait fi de la neutralité et de l’équidistance nécessaires entre les parties

 

Par Fouad ARIF

La tournée du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, dans la région devait être l’occasion de réitérer l’engagement neutre de l’ONU vis-à-vis d’un règlement politique, durable et mutuellement acceptable à la question du Sahara et l’appel au recensement des populations séquestrées dans les camps de Tindouf -tel que souligné avec insistance par les différentes résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, dont la toute dernière-, et de s’évertuer, avec la neutralité consubstantielle à sa mission de médiateur, à relancer le processus des négociations politiques dans le plein respect de l’équidistance nécessaire entre les parties. Il n’en fut rien !
Les différentes déclarations faites par Ban Ki-moon à cette occasion ont surpris par leur troublante intoxication par la propagande fallacieuse algéro-polisarienne, qui s’est exprimée notamment à travers une complaisance et une indulgence coupables vis-à-vis d’un état fantoche, d’une chimère. Le chef de l’ONU est pourtant bien placé pour savoir qu’une communauté humaine ne peut espérer édifier un Etat souverain, jouissant de la reconnaissance de la communauté des nations, que si elle réunit impérativement les éléments fondamentaux garantissant son existence, à savoir le territoire, le peuple, le gouvernement et l’indépendance.
Il s’agit de principes immuables du droit international qu’aucun tropisme de circonstance ou gymnastique intellectuelle ne pourrait altérer, d’autant plus que le séparatisme a toujours fait le lit des idées radicales et engagé les peuples dans les abîmes insondables de la sédition et de la violence.
La collusion dangereuse entre le polisario et les groupes terroristes qui sévissent dans la région sahélo-saharienne est là pour nous le rappeler. Où sont donc passées les mises en garde exprimées à maintes reprises par Ban Ki-moon contre l’infiltration des camps de Tindouf par les groupes terroristes, ces mêmes camps de Tindouf qu’il avait qualifiés de « bombe à retardement », ou encore contre le débordement de la crise malienne ?
Comment peut-il appeler à une conférence des contributeurs à l’aide humanitaire aux populations séquestrées dans les camps de Tindouf tout en omettant de revenir sur ce recensement tant souhaité par les Nations Unies, conformément aux dispositions pertinentes du droit international? Ce recensement est aujourd’hui d’autant plus nécessaire et urgent que le rapport de l’Office de lutte anti-fraude (OLAF), organisme relevant de la commission de l’UE, avait mis le doigt sur les détournements, à l’échelle industrielle et depuis des années, des aides humanitaires destinées aux populations parquées dans des conditions inhumaines, au sud-ouest de l’Algérie.
Dans son décrochage vis-à-vis de l’équidistance et la neutralité nécessaires entre les parties, Ban Ki-moon est allé jusqu’à utiliser le terme « occupation » pour qualifier le recouvrement par le Maroc de son intégrité territoriale, ce qui s’inscrit à rebours avec la terminologie traditionnellement utilisée par les Nations Unies s’agissant du Sahara Marocain.
Réagissant à ces dérapages, le Gouvernement du Royaume du Maroc a exprimé à juste titre ses « plus vives protestations contre les propos du Secrétaire Général sur la question du Sahara Marocain« , ajoutant qu’ »ils sont inappropriés politiquement, inédits dans les annales de ses prédécesseurs et contraires aux résolutions du Conseil de Sécurité« .
« Ces propos outrageux blessent les sentiments de l’ensemble du Peuple Marocain« , insiste le communiqué.
« Ce type de dérapage sémantique porte dangereusement atteinte à la crédibilité du Secrétariat Général des Nations Unies« , regrette le Gouvernement du Royaume, indiquant qu’ »il faut espérer dans l’intérêt du processus de facilitation onusien qu’il ne s’agisse là que d’un lapsus« .
Le Maroc, fidèle au rôle et à la place de choix qu’il occupe dans le concert des nations, propose le chemin de la modération en mettant sur la table un plan d’autonomie au Sahara, sous souveraineté marocaine, que les puissances mondiales et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité qualifient de « sérieux, crédible et de réaliste« .

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