RDC : des milliers d’enfants à Kinshasa considérés comme des sorciers, déplore l’UNICEF
Plus de treize mille enfants vivant à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), seraient considérés comme des sorciers ou « ndoki », déplore le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).
Ces enfants sont qualifiés de « sorciers » et tenus responsables des maux de familles vulnérables par des faux prophètes et pasteurs, et finissent souvent à la rue, regrette l’agence onusienne basée à New York.
Selon l’UNICEF, de multiples facteurs économiques, politiques et sociaux contribuent à ce phénomène, dont l’ignorance, la pauvreté, le manque de moyens pour subvenir aux frais de scolarité des enfants ou les dégâts de la guerre qui augmentent le nombre d’orphelins.
Faire pipi au lit, avoir un sommeil agité, le ventre ballonné, et le handicap sont considérés comme étant des « preuves » que l’enfant est un sorcier, relève encore le Fonds des Nations Unies pour l’enfance.
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Les enfants soi-disant coupables de la pauvreté, de la mort d’un membre de la famille ou du manque de réussite sont déposés dans des églises dirigées par des « faux prophètes et pasteurs ». Agissant sous couvert d’une lutte contre le Mal, ces derniers disent voir un esprit maléfique dans le corps de l’enfant qui serait donc à l’origine de tous les malheurs de la famille.
Les églises peuvent demander entre 5.000 et 50.000 francs congolais (soit entre 3 et 30 euros) pour une séance d’exorcisme, précise l’UNICEF.
Certaines estiment par exemple que la soi-disant substance sorcière se loge dans l’abdomen de l’enfant-sorcier. Le médecin praticien traditionnel « soigne » alors la condition en découpant le ventre de l’enfant avec un couteau non stérilisé et amputant un petit morceau de son intestin, symbolisant la sorcellerie.
L’UNICEF appelle à approfondir les connaissances sur ce phénomène afin de sensibiliser les populations et de lutter contre ces pratiques, tout en soulignant les droits fondamentaux de chaque enfant, prescrits tant dans la Déclaration universelle que par la loi congolaise.