Réactions politiques et impact social de la hausse des prix du gaz butane

Face aux tensions croissantes, certains partis politiques ont mis en lumière les récentes augmentations des prix du butane, critiquant même le FMI pour avoir imposé ces mesures lors des négociations avec le gouvernement d’Aziz Akhannouch en octobre dernier. Aujourd’hui, l’opposition parlementaire ne peut ignorer cette attaque majeure. La décision du gouvernement Akhannouch d’augmenter le prix du gaz butane a déclenché une première réaction de l’Union socialiste et du PJD. Pour les ménages à faibles revenus, cette hausse signifie qu’une part plus importante de leurs revenus sera consacrée aux besoins énergétiques fondamentaux, entraînant potentiellement une diminution du niveau de vie et une exacerbation de leur précarité financière, les forçant à réduire leurs dépenses alimentaires.

L’augmentation décidée par le gouvernement Akhannouch a provoqué diverses réactions. Tandis que certains y voient un impact négatif sur la classe sociale la plus vulnérable, d’autres considèrent cette mesure comme une exigence du Fonds Monétaire International (FMI). Nabila Mounib, parlementaire et secrétaire générale du PSU, a souligné que l’augmentation affectera principalement les catégories sociales les plus fragiles. Selon elle, une hausse de 10 dirhams n’affecte pas les couches les plus aisées de la société. En revanche, ce sont les pauvres et les petits agriculteurs, qui utilisent le gaz pour l’irrigation, qui ressentiront le plus cette augmentation. Elle a également noté que les secteurs agricole et industriel nécessitent une sécurité énergétique de la part des autorités publiques. Cependant, le royaume dépend encore des importations pour 85 % de ses besoins énergétiques. Malgré l’adoption des énergies renouvelables par le Maroc, celles-ci ne suffisent pas à garantir son autonomie énergétique. Pour Mounib, la solution réside dans la relance de la SAMIR.

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La deuxième réaction est venue de l’UNTM, branche syndicale du PJD. Le syndicat a exprimé son opposition non seulement à l’augmentation, mais aussi à toutes ses conséquences. Il a souligné que l’augmentation aurait de graves répercussions sur la vie quotidienne des citoyens. Puisque cette hausse reflète la réforme du fonds de compensation initiée sous le premier mandat du gouvernement PJD, le syndicat a affirmé que cela nuit au pouvoir d’achat des citoyens.

De plus, dans un communiqué publié le 19 mai 2014, le PJD a commenté la décision du gouvernement Aziz Akhannouch d’augmenter progressivement les subventions pour les bouteilles de gaz butane, indiquant que cette décision était liée aux conditions imposées par le FMI, qui incluent un soutien financier en échange d’une série de conditions, dont l’engagement du gouvernement à supprimer les subventions sur le gaz butane. Selon le communiqué issu de la réunion du secrétariat général tenue samedi, le gouvernement a fait référence à la loi-cadre n° 09.21 relative à la protection sociale et a omis de mentionner la date de sa publication au Journal officiel (23 mars 2021). Cette loi a été promulguée alors que le PJD était au pouvoir, sous la direction de l’ex-chef de gouvernement Saad Dine El Otmani.

Pour le PJD, il est important de montrer que c’est la première fois que le gouvernement actuel reconnaît que la protection sociale a été instaurée sous le gouvernement précédent, tandis que le chef du gouvernement actuel insiste sur l’absence de lois ou de décrets en la matière. La direction du PJD affirme que l’approche du parti concernant la subvention du gaz butane est une combinaison d’orientation de la subvention vers les groupes méritants, y compris la possibilité d’offrir une bouteille de gaz gratuite par mois à chaque famille éligible, ce qui coûterait environ 6 milliards de dirhams par an au budget de l’État. Ce montant est faible comparé aux 111 milliards de dirhams dépensés annuellement sur le budget général des entreprises, qui ont bénéficié du fonds de compensation entre 2015 et 2023.

Pour les ménages à faibles revenus, une augmentation telle que celle-ci signifie qu’une plus grande part de leurs revenus sera allouée à la satisfaction de leurs besoins énergétiques de base. Cette question a déjà été soulevée par certains, qui redoutent une baisse du niveau de vie et une aggravation de la fragilité financière. Il est donc possible que certains foyers soient contraints de limiter leurs dépenses alimentaires pour faire face à cette nouvelle hausse.

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