La réalité du conflit régional autour du Sahara marocain, thème d’une conférence à Buenos Aires
La Faculté nationale de la défense de la capitale argentine, Buenos Aires, a abrité une conférence sur la réalité et la genèse du conflit régional autour du Sahara marocain, animée par l’académicien et expert argentin Adalberto Carlos Agozino.
Intervenant devant une pléiade d’universitaires et de cadres argentins et étrangers poursuivant leur formation dans des spécialités liées aux questions stratégiques, sécuritaires et de relations internationales, le conférencier a tout d’abord donné un aperçu sur l’origine de ce différend régional créé de toutes pièces par l’Algérie qui, depuis le recouvrement par le Maroc de ses provinces du Sud, poursuit une politique hostile à l’intégrité territoriale du Royaume.
Après avoir rappelé que le Sahara a été à travers l’histoire une terre marocaine, comme le confirment les liens d’allégeance entre les tribus sahraouies et les Sultants du Maroc, l’académicien argentin a précisé à ce propos que la question du Sahara est « sacrée » pour le peuple marocain qui ne va jamais renoncer à un « grain de sable » de cette partie de son territoire.
En vue de clore ce dossier qui a duré plus de quatre décennies, le Maroc a présenté une proposition d’autonomie qui non seulement représente une solution réaliste et applicable, mais constitue aussi la seule issue capable de mettre un terme à un conflit qui hypothèque l’avenir des pays magrébins.
Le polisario ne peut persister dans ses mensonges prétendant qu’il représente les Sahraouis, alors que ces derniers élisent, en toute liberté, leurs représentants aux conseils locaux, provinciaux et au sein des deux chambres du Parlement lors d’élections qui connaissent des taux élevés de participation, a-t-il encore fait remarquer lors de cette conférence, tenue lors du week-end dernier.
Pour l’académicien argentin, les dirigeants des séparatistes œuvrent à perpétuer le conflit pour amasser des fortunes au détriment de la tragédie des populations séquestrées dans les camps de Tindouf, qui constituent, selon lui, une « grande prison à ciel ouvert, dépourvue des moindres conditions de vie ».
Il a, dans ce sens, rappelé les conclusions du rapport de l’Office européen de lutte anti-fraude (OLAF) qui a dévoilé les détournements systématiques des aides humanitaires internationales destinées aux séquestrés des camps de Tindouf, soumis aux pires formes d’exploitation et de privations de leurs droits les plus élémentaires.
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La thèse séparatiste s’est effritée au fil du temps, ce qui a aggravé l’isolement du polisario au niveau international, après que plusieurs pays aient pris conscience de la menace que représente le séparatisme pour la stabilité des pays et commencé à revoir leurs relations avec les groupes qui usent de la carte du séparatisme en tant que prétexte pour justifier leurs activités.
L’expert argentin a, dans ce sens, indiqué que la récente décision de la Zambie de retirer sa reconnaissance de la République fantomatique et de rompre ses liens avec cette entité fantoche s’inscrit dans ce cadre. Elle vient s’ajouter aux décisions similaires prises par le passé par plusieurs pays africains, a-t-il rappelé.
Après avoir souligné que la persistance de ce conflit constitue une menace pour la sécurité régionale et que les camps de Tindouf sont devenus un terreau fertile pour approvisionner en combattants les groupes terroristes et les organisations criminelles transnationales, Adalberto Agozino a rappelé que le chef des séparatistes, Brahim Ghali, dispose d’un registre sanguinaire, jalonné de victimes innocentes assassinées entre 1976 et 1987, suite aux attaques menées, sur ses ordres, contre 34 bateaux de pêche espagnols qui opéraient dans les eaux marocaines.
Il s’agit de crimes contre l’humanité qui ont coûté la vie à 300 personnes, a-t-il dénoncé, ajoutant que le dénommé Ghali est recherché par la justice espagnole sur fond d’accusations d’extermination collective, de tortures, d’arrestations illégales, de violations graves des droits de l’Homme, et de disparitions forcées de ressortissants espagnols d’origine sahraouie pendant des décennies dans les geôles du polisario à Tindouf.
Il est également poursuivi pour viols et agressions sexuelles à l’encontre de jeunes femmes sahraouies, a poursuivi le conférencier.
A travers sa généreuse initiative d’autonomie, le Maroc a présenté une solution susceptible de débarrasser l’ensemble de la région d’un différend dont il est grand temps de résoudre afin de permettre aux séquestrés de Tindouf de regagner leur mère-patrie, le Maroc, conclut l’auteur de « Geopolítica del Sahara- Sahel » (Géopolitique du Sahara-Sahel, 2013).