Reconfinement en France : Une deuxième vague plus meurtrière
Retour à la case départ, la France procède au reconfinement de sa population à partir de ce vendredi, pour une période d’au moins quatre semaines. Avec un bilan dépassant les 500 décès ces dernières 24h et plus de 40.000 cas de contamination au quotidien, le président Emmanuel Macron a annoncé lors de son allocution, ce 28 octobre, le retour à un confinement généralisé.
La pandémie explose en France
Le Chef d’État français a annoncé qu’il pourrait y avoir « au moins 400.000 morts supplémentaires d’ici quelques mois si rien n’est fait », en alertant sur cette deuxième vague qui sera sans doute « plus meurtrière ». Avec près de 1.9 million de tests de dépistage par semaine, et entre 40 et 50.000 personnes testées positives, le président indique que le pays compte probablement le double en termes de nombre de personnes infectées. Il annonce, par ailleurs, qu’à la mi-novembre, il pourrait y avoir 9000 patients en réanimation, soit la quasi-totalité des capacités françaises, et que contrairement à la première vague, cette fois-ci toutes les régions sont en zone d’alerte maximale.
Renforcement des capacités hospitalières
Des mesures ont toutefois été prises, explique-t-il, pour renforcer les capacités litières et la présence de personnel notamment, avec près de 7000 infirmiers et médecins qui ont été formés pour travailler en réanimation. Emmanuel Macron rappelle néanmoins que si les capacités en réanimation sont passées de 5000 avant la première vague, à 6000 aujourd’hui et plus de 10000 prochainement, ces chiffres restent insuffisants, d’autant plus que cinq années sont nécessaires pour former un infirmier réanimateur et dix années pour un anesthésiste. Le handicap supplémentaire est l’incapacité de faire appel à la main d’œuvre étrangère ou de transférer les malades dans des pays voisins, au vu de la saturation des capacités de l’ensemble des pays européens.
Protéger les plus fragiles
Le Chef d’État français a également insisté sur la nécessité de protéger les personnes les plus fragiles, à savoir celles atteintes de maladies chroniques et les personnes âgées, en rappelant que 85% des personnes qui sont décédées, jusqu’à présent, ont plus de 70 ans. Il appelle néanmoins à protéger également les plus jeunes, car « contracter ce virus n’est jamais anodin même à 20 ans ». Ainsi, 35% des personnes en réanimation ont tout de même moins de 65 ans. Le président français a insisté par ailleurs, sur l’importance de protéger le personnel soignant, ainsi que les personnes les plus modestes qui occupent des emplois plus précaires et qui sont les plus touchées par les conséquences économiques, en rappelant qu’il « n’y a pas d’économie prospère dans une situation sanitaire dégradée ».
Un reconfinement plus souple
Ainsi, pour ne pas avoir à « choisir entre les personnes touchées de Covid et celles victimes des accidents de la route », la seule solution est de reconfiner la population. Un reconfinement toutefois plus souple : les crèches, les écoles, les collèges et les lycées resteront ouverts, les établissements d’enseignement supérieur assureront, quant à eux, les cours en ligne, les maisons de retraites resteront ouvertes aux visiteurs, mais les réunions privées devront être exclues. Les restaurants et les commerces ainsi que les établissements non-essentiels devront également fermer leurs portes. « Comme au printemps, les réunions privées en dehors du strict noyau familial seront donc exclues. Les rassemblements publics seront interdits, et vous ne pourrez pas vous déplacer d’une région à l’autre à l’exception des retours de vacances de la Toussaint ».
Frontières fermées et retour de l’attestation de déplacement
Les frontières extérieures du pays seront fermées. Les français de l’étranger pourront tout de même se rendre dans le pays après avoir effectué un test de dépistage à l’arrivée. « Des tests rapides obligatoires » seront déployés « pour toutes les arrivées » dans « les ports, les aéroports » et pour « les déplacements internationaux ». L’attestation de déplacement fera également son retour durant ce reconfinement, et le télétravail à nouveau généralisé, dans la mesure du possible. Quant aux entreprises, le président annonce des mesures d’exception comme au printemps, qui comprennent notamment la prise en charge jusqu’à 10.000 euros par mois des pertes des entreprises fermées administrativement et un chômage partiel reconduit pour les salariés et les employeurs.