Réduction du torchage de gaz: une décennie sans grand progrès, alerte la Banque mondiale

Les progrès en faveur de la réduction du torchage dans le monde ont stagné au cours de la dernière décennie, alerte un nouveau rapport de la Banque mondiale qui rappelle à nouveau l’urgence d’accélérer la décarbonation des économies.

Dix pays sont responsables des trois quarts du volume mondial de gaz torchés, une pratique industrielle consistant à brûler l’excédent de gaz naturel résultant de la production pétrolière, ce qui a généré l’émission de près de 400 millions de tonnes d’équivalent carbone (eqCO2) en 2021.

Parmi ces pays figurent la Russie, l’Irak, l’Iran, les États-Unis, le Venezuela, l’Algérie et le Nigeria, lesquels ont « invariablement figuré aux sept premiers rangs de ce classement depuis dix ans« , selon un communiqué de la Banque mondiale. Selon les données satellitaires compilées et analysées pour le rapport de suivi mondial 2022 du Partenariat mondial pour la réduction des gaz torchés (GGFR) relevant de l’institution financière, 144 milliards de mètres cubes (mmc) de gaz ont été brûlés à la torche dans les installations d’exploration et d’exploitation pétrolières et gazières l’année dernière.

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« Le changement climatique est l’un des plus grands défis du développement de notre temps. Pour atténuer les dérèglements du climat, il est indispensable de mettre fin au torchage, une pratique polluante et source de gaspillage, et de décarboner la production de pétrole et de gaz, tout en accélérant la transition vers une énergie plus propre« , explique Demetrios Papathanasiou, directeur mondial du pôle Énergie et industries extractives à la Banque mondiale.

Le brûlage des gaz dans les torchères est le résultat de contraintes économiques et de marché, mais aussi d’un manque de volonté politique et de réglementations effectives, indique-t-on. « Si l’année 2021, marquée par la pandémie de COVID-19, s’est révélée globalement décevante sur le front de la réduction du torchage dans le monde, des ‘tendances prometteuses’ ont été dans plusieurs pays« , ajoute le communiqué publié à Washington. Le GGFR constate ainsi que les États-Unis ont été le seul des dix pays en tête du classement des pays émetteurs de gaz torchés à avoir réussi à réduire les volumes de gaz brûlé tout en augmentant la production d’hydrocarbures au cours de la dernière décennie: le volume de gaz torché par baril de pétrole produit a été réduit de 46 %.

« De nombreux pays producteurs de pétrole ont déjà mis en place des politiques visant à réduire le torchage et le rejet des gaz, mais toutes les approches ne se sont pas avérées efficaces« , note Zubin Bamji, responsable du GGFR à la Banque mondiale. Le Partenariat mondial pour la réduction des gaz torchés (GGFR) est un fonds fiduciaire et une coalition de gouvernements, de compagnies pétrolières et d’organisations multilatérales qui s’efforcent d’éliminer le brûlage systématique de gaz à la torche sur les sites de production pétrolière du monde entier.

Avec MAP

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