Régimes de retraite : Le gouvernement face à l’épuisement des réserves d’ici 2028

Le gouvernement entreprend une réforme des fonds de pension. Mardi, le Premier ministre, Aziz Akhannouch, a dirigé une réunion dédiée à ce segment de la réforme, en compagnie de la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, ainsi que du président de l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS), Abderrahim Chaffai. Ce nouveau cycle de dialogue social se prolongera jusqu’à vendredi, incluant deux sessions supplémentaires. Néanmoins, il est à noter que les projections actuarielles actuelles prévoient l’épuisement des réserves de cette caisse d’ici 2028.

L’Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM) a révélé, jeudi 28 mars, que le gouvernement a notifié les syndicats représentatifs de son intention de présenter ses propositions la semaine suivante concernant le projet de réforme des systèmes de retraite, y compris celui de la Caisse Marocaine de Retraite (CMR).

Par ailleurs, l’Union Marocaine du Travail (UMT) s’oppose à la réforme des systèmes de retraite telle que proposée par le gouvernement. Les syndicats, incluant l’UMT et la Confédération Démocratique du Travail (CDT), s’élèvent unanimement contre l’augmentation de l’âge de la retraite, l’accroissement des cotisations, ainsi que la diminution des prestations. Toutefois, lors d’une prise de parole médiatique, Youssef Allakouch, membre du comité exécutif de l’UGTM, a souligné que « le Premier ministre et Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Économie et des Finances, n’ont pas divulgué les détails spécifiques de la réforme des régimes de retraite envisagée par le gouvernement ».

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En d’autres termes, l’UMT exprime un refus catégorique de la réforme paramétrique. En effet, la délégation de l’UMT a manifesté « son opposition à toute proposition susceptible de diminuer les droits acquis des employés et des cotisants aux régimes de retraite, notamment l’augmentation des cotisations, la réduction des pensions, ainsi que le report de l’âge de départ à la retraite à 65 ans, au lieu de 62 ans actuellement ». Il apparaît donc difficile de se résoudre à des mesures partielles comme celles adoptées en 2016.

Pour mémoire, le déficit technique de la Caisse Marocaine de Retraite devrait atteindre 7,8 milliards de dirhams en 2023. Ce déficit était de 1,4 milliard de dirhams en 2022 et de 4 milliards de dirhams en 2021, bien qu’il convienne de rappeler que l’État a contribué à hauteur de 2 milliards de dirhams en tant que soutien exceptionnel dans le cadre de la loi de finances.

Le gouvernement ne peut se permettre de minimiser l’importance d’une réforme approfondie des régimes de retraite. La vision doit transcender un simple consensus sur des aspects mineurs et concrets. Elle doit s’inscrire dans une démarche globale visant à établir un système complet de protection sociale.

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