Régulation des transports par le biais d’applications, Abdeljalil peine-t-il à convaincre ?

Le ministre du Transport et de la Logistique, Mohamed Abdeljalil, n’a pas convaincu les Marocains avec sa réponse donnée jeudi dernier lors d’une conférence de presse à l’issue du conseil de gouvernement. Il a évoqué la difficulté de réguler les transports par le biais d’applications au Maroc.

Depuis quelques années, la question des applications de transport suscite un large débat. Et pour édifier les populations, Abdeljalil a déclaré que la légalisation des transports grâce à des applications intelligentes dépend de l’accord des acteurs du transport de masse pour introduire ce type de transport sur le marché. Il a ajouté : « Nous ne pouvons pas légaliser le transport au moyen d’applications intelligentes à moins que tous ceux qui sont impliqués dans le transport de masse, y compris les petits et grands taxis et bus, ne soient prêts à entrer ce type de transport sur le marché. »

Il a estimé que le système de transport au Maroc est « caractérisé par ses particularités », soulignant le rôle majeur joué par les petits et grands taxis dans le transport de la plus grande part des passagers dans le domaine du transport collectif, par rapport à d’autres pays qui disposent de multiples moyens alternatifs de transport.

Cependant, des citoyens sur les réseaux sociaux considèrent les propos du ministre comme une « fuite » de ses responsabilités dans la régulation du secteur. Le secteur des transports au Maroc connaît un « chaos total », et cette réponse est perçue comme une faiblesse face aux lobbies « riches » qui contrôlent le secteur. D’autant plus que le Maroc se prépare à accueillir des manifestations mondiales telles que la Coupe du monde 2030.

Au-delà des frontières, le monde entier adopte les autorisations de transport via des applications, offrant aux citoyens un moyen confortable de se déplacer. Cependant, le Maroc est encore en balbutiement sur cette tendance, malgré les énormes problèmes de transport urbain dans les grandes villes.

Selon des professionnels du transport au Maroc, qui travaillent dans l’ombre, l’obstacle majeur à la légalisation est la question des autorisations, ou le blocage de certains « riches ». Ces autorisations représentent un lourd héritage dont profitent les lobbies monopolisant le secteur depuis des décennies. Ils souhaitent maintenir le statu quo, en collusion avec plusieurs parties, dont le ministère des Transports.

Malgré ces contraintes, le secteur des transports est miné par un autre problème, la corruption. Une étude nationale sur la corruption a révélé que celle-ci se concentre dans les « autorisations », les transactions et les marchés publics. Selon les résultats de cette enquête, 68 % des entreprises impliquées considèrent que la corruption est « généralisée » ou « très répandue ». Les lieux où elle se concentre incluent l’obtention de licences et de permis, les transactions et marchés publics, ainsi que le recrutement, la nomination et la promotion dans le secteur privé.

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