Reprise des vols : le choix du Portugal jugé « inacceptable » par l’Espagne

La décision prise par le Maroc de choisir le Portugal plutôt que l’Espagne, dont les autorités « ne respectent pas les protocoles sanitaires liés au Covid-19 », pour rapatrier les Marocains bloqués en Europe, a vraisemblablement mis en rogne le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares, qui n’a pas tardé à voler dans les plumes du ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb.

Le ministre espagnol des affaires étrangères, qui a anormalement choisi de réagir à cette décision, mardi, en pleine conférence de presse conjointe avec son homologue luxembourgeois en visite de travail à Madrid, a déclaré que « les critiques formulées par le Maroc concernant la gestion de la pandémie par l’Espagne ne sont pas acceptables », tel que rapporté par le média espagnol « Europapress ».

En effet, le département de M. Aït Taleb avait expliqué le choix du Portugal en arguant que « la situation actuelle des vols depuis l’Espagne vers le Maroc représente un danger pour la santé des citoyens marocains, de même qu’elle met en péril les acquis réalisés par le Royaume dans la lutte contre le Covid-19 ».

La pilule est mal passée chez M. Albares, qui accuse le Royaume de ne pas avoir communiqué « ces plaintes par voie diplomatique avant de le faire dans une mise au point », ajoutant que les « déclarations du Maroc ne correspondent pas à la réalité » et qu’il « défendra toujours les intérêts de l’Espagne ».

Le ministre espagnol, qui croit dur comme fer que « l’Espagne respecte toutes les exigences internationales » a relevé, par la suite, qu’il a pris contact avec l’ambassade d’Espagne à Rabat et l’ambassade du Maroc à Madrid pour « faire savoir que le gouvernement espagnol considère le communiqué marocain « inacceptable » ».

En effet, la décision marocaine de se détacher de l’Espagne s’explique également « par l’absence de garanties tangibles concernant le respect des mesures déjà prises, dont le contrôle du pass vaccinal et de l’état de santé des passagers, selon une approche ferme, appropriée et en conformité avec les recommandations et règles internationalement reconnues », avait précisé le ministère de la Santé dans sa mise au point.

L’écartement de l’Espagne s’inscrit, en plus, dans « une volonté de protection de la santé des citoyens et de préservation des acquis réalisés dans le combat contre la pandémie de Covid-19 », a-t-on indiqué.

Moult questions se posent quant au choix de l’Espagne de réagir par le biais de son chef de la diplomatie, et non via son ministre de la Santé, à la décision prise les autorités sanitaires du Maroc, qui y voient purement et simplement un moyen de protéger de la santé et la vie de ses citoyens.

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