Rwanda : le drone anti-moustiques, nouvelle arme contre la malaria
Le gouvernement rwandais et Charis Unmanned Aerial Solutions, une société locale spécialisée dans les technologies des drones, viennent de finaliser un accord de partenariat visant à faire des petits engins volants des alliés de poids dans la lutte contre la malaria, une maladie infectieuse notamment propagée par certaines espèces de moustiques.
« Les drones peuvent être utilisés à la fois pour faciliter la vie des personnes atteintes de la maladie, en livrant des médicaments aux patients, mais aussi pour prévenir la propagation du paludisme en repérant et en éradiquant les moustiques qui le transmettent », a expliqué le directeur général de Charis Unmanned Aerial Solutions, Eric Rutayisire Muziga, cité jeudi par le quotidien rwandais « The New Times ».
Les nouvelles technologies, particulièrement les drones, sont devenues une arme efficace contre la malaria, a-t-il souligné, relevant que grâce à un système de pulvérisation anti-moustique intelligent, les drones peuvent identifier facilement les zones infestées et permettre ensuite de répandre les insecticides de façon rapide, précise et efficace.
« Un drone facilite le survol d’une quarantaine d’hectares en 16 minutes. L’analyse des vidéos et la cartographie des zones infestées sont réalisées en quelques heures, le traitement insecticide peut rapidement avoir lieu par la suite », a-t-il ajouté.
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Pour le directeur de la division du paludisme au Centre biomédical du Rwanda (CBR), le déploiement de cette nouvelle innovation devrait limiter significativement la propagation de cette maladie infectieuse en traquant les moustiques qui propagent la malaria.
Ce nouveau dispositif vient compléter la mesure traditionnelle de la distribution d’insecticide aux populations. Efficace localement, ce moyen de lutter contre le paludisme n’est pas suffisant à plus grande échelle.
La malaria est une maladie infectieuse qui touche 200 millions de personnes par an dans le monde et qui en tue 500.000 sur la même période. Un fléau difficile à maîtriser, car les moustiques portent l’infection et la transmettent après avoir piqué des personnes infectées. Au Rwanda, la morbidité due au paludisme a connu une hausse significative au cours des dernières années, selon le ministère de la Santé.
Les cas simples de paludisme sont passés d’un million en 2012 à environ 4,5 millions en 2016, tandis que les cas graves de paludisme sont passés de 9.000 à 17.000 au cours de la même période. D’après le ministère de la santé, environ 90% des Rwandais sont à risque de contracter le paludisme.