Sécurité routière en Afrique : le Maroc partage son expertise avec les pays du continent

Dans le domaine de la sécurité routière également, la coopération Sud-Sud pourrait sauver de nombreuses vies humaines. Comme le souligne Abdessadek Maafa, Directeur du pôle Communication, Éducation et Prévention routière à l’Agence nationale de la Sécurité routière (NARSA), « la sécurité routière est un dossier pluridisciplinaire et complexe, qui nécessite la collaboration de plusieurs intervenants, car elle concerne tous les acteurs de la société.

A l’échelle du continent aussi, la collaboration de plusieurs pays est nécessaire. Il est possible de réduire le nombre d’accidents de la circulation avec de la volonté et de l’engagement ». A ce titre, la NARSA s’engage à échanger son expertise avec les pays africains dans le cadre des relations Sud-Sud pour lutter contre l’insécurité routière et contribuer à la santé publique.

Dans son intervention lors de la deuxième édition du forum MD Sahara, sous le thème “Le Maroc en Afrique, un choix Royal pour un Continent global et intégré”. Abdessadek Maafa a commencé son intervention en abordant le bilan négatif de la sécurité routière en Afrique, où plus de 300 000 personnes meurent chaque année, avec une perte socio-économique de 10 milliards de dollars. En réponse à cela, l’idée de créer l’Observatoire africain de la sécurité routière a été proposée lors du premier forum africain de la sécurité routière organisé en 2018 à Marrakech. Actuellement, 22 pays africains sont impliqués dans cette initiative, avec une charte africaine de la sécurité routière déjà élaborée. La nécessité de travailler avec des données fiables et crédibles est soulignée, car les chiffres actuels publiés par l’OMS sont estimés et peuvent ne pas refléter la réalité. Abdessadek Maafa a également évoqué le plan d’action 2003 adopté à Dakar, qui met l’accent sur la digitalisation et l’éducation à la sécurité routière. Il a mentionné une expérience réussie au Maroc, où l’éducation à la sécurité routière a été intégrée dans le cursus scolaire et où une attestation scolaire de la sécurité routière a été mise en place pour les collégiens à travers le code MASAR, touchant plus de 600 000 élèves. Depuis le lancement de la première stratégie, 1 500 vies humaines ont été épargnées.

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Une vraie problématique de santé publique

L’insécurité routière est considérée comme une vraie problématique de santé publique, avec 1,3 million de tués et plus de 50 millions de blessés enregistrés chaque année à l’échelle mondiale. Au niveau national, bien que des progrès aient été réalisés, l’insécurité routière reste un véritable problème, avec 350 enfants de moins de 14 ans tués chaque année sur les routes marocaines. A l’échelle continentale également, le bilan est négatif. Le continent africain enregistre un bilan négatif en termes de sécurité routière avec plus de 300 000 tués chaque année et une perte socio-économique de 10 milliards de dollars par an. Cependant, il est à déplorer que les chiffres publiés au niveau de l’OMS sont des estimations qui ne reflètent pas toujours la réalité. Autant dire que la liste des problèmes de sécurité routière est longue. Cela dit, les stratégies nationales de sécurité routière des pays du continent gagneraient à être chiffrées, avec des objectifs clairs, des enjeux stratégiques et des moyens mis en œuvre pour atteindre les objectifs. En effet, la sécurité routière est un domaine scientifique qui nécessite des données et des chiffres précis pour élaborer des stratégies et des plans d’action efficaces. Au niveau national, le Maroc a une stratégie chiffrée avec des objectifs, des enjeux stratégiques et des moyens mis en œuvre pour lutter contre l’insécurité routière. Bien que des progrès aient été réalisés avec une diminution de près de 10% du nombre de tués et de 18% des blessés graves au cours des cinq dernières années, il reste encore du travail à faire.

Des domaines où l’expérience marocaine pourrait être une réelle valeur ajoutée

Créée en 2020, la NARSA bénéficie d’une expérience de 42 ans dans la prévention, la sensibilisation et l’éducation en matière de sécurité routière. L’agence gère des services dédiés aux usagers tels que les permis de conduire, les cartes grises, l’enseignement à la conduite et la formation, ainsi que le contrôle routier dans une perspective stratégique de mieux gérer la digitalisation, simplifier les procédures et être proche des citoyens. Autant de domaines d’expertise qui pourraient être bénéfiques à d’autres pays du continent. Sur le volet de la digitalisation, par exemple. La digitalisation est un aspect important pour améliorer la sécurité routière, notamment en utilisant les nouvelles technologies. En effet, la digitalisation peut être un moyen efficace pour mieux gérer les permis de conduire, les cartes grises, l’enseignement à la conduite et le contrôle routier dans une perspective stratégique de sécurité routière. Sur le volet de l’éducation à la sécurité routière, cet aspect important doit être intégré dans le cursus scolaire. L’expérience marocaine en la matière peut être partagée avec d’autres pays africains. Ou encore en ce qui concerne la simplification des procédures et la proximité aux citoyens, des axes importants pour améliorer les services dédiés aux usagers de la route.

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