Sénégal: le Conseil constitutionnel rejette les accusations du PDS et avertit
Le Conseil constitutionnel sénégalais a réagi contre des accusations « graves et infondées » portées contre ses membres, suite à la publication récemment de la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle du 25 février 2024 et a appelé à faire « toute la lumière » sur cette affaire qui est, dit-il, »de nature à déstabiliser les institutions » du pays.
Notant que des « accusations graves et infondées de corruption, conflits d’intérêt et connexions douteuses » sont portées à l’encontre de certains de ses membres, le Conseil appelle à faire « toute la lumière » sur cette affaire qui est « de nature à déstabiliser les institutions et à menacer la paix publique », indique un communiqué de l’institution publié lundi soir.
« Des membres du Conseil constitutionnel ont fait l’objet d’accusations graves et infondées de corruption, conflits d’intérêt et connexions douteuses de la part d’un groupe de députés, qui ont demandé et obtenu la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire, aux fins de clarifier les conditions dans lesquelles certaines candidatures à l’élection présidentielle du 25 février 2024 ont été déclarées irrecevables« , a souligné cette juridiction.
Les membres du Conseil constitutionnel, affirmant prendre la mesure de la gravité de ces accusations, disent tenir à ce que « toute la lumière soit faite [sur cette affaire] dans le respect des procédures constitutionnelles et légales régissant les relations entre les institutions, notamment la séparation des pouvoirs et le statut de ses membres », précise le communiqué.
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Le Conseil constitutionnel prévient que toutes ces accusations sont de « nature à déstabiliser les institutions et à menacer la paix publique, et ne sauraient rester sans conséquences pour leurs auteurs « , ajoute le texte.
Se disant « fidèle à ses principes de rigueur et de transparence », le Conseil constitutionnel « entend continuer à exercer toutes les missions qui lui sont dévolues par la Constitution et les lois de la République », note le document, qui rappelle que « le Conseil constitutionnel prend ses décisions en formation collégiale des sept membres le composant ».
Le Conseil constitutionnel sénégalais a publié le 20 janvier courant la liste définitive de 20 candidats à la présidentielle du dimanche 25 février. Quatre-vingt-treize dossiers de candidature avaient été déposés au greffe du Conseil constitutionnel. Deux opposants notables sont absents sur la liste définitive à savoir Ousmane Sonko, actuellement emprisonné, et Karim Wade, fils et ministre de l’ex-président Abdoulaye Wade.
La liste comprend le candidat du camp présidentiel, Amadou Bâ, les anciens chefs de gouvernement et opposants Idrissa Seck et Mahammed Boun Abdallah Dionne, l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall et Bassirou Diomaye Diakhar Faye, présenté comme le candidat de substitution d’Ousmane Sonko.
Les Sénégalais sont appelés aux urnes le 25 février 2024 pour élire le cinquième président de l’histoire du pays, après Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall.
Pour la première fois dans l’histoire du Sénégal, le président sortant n’est pas candidat à sa propre succession.
Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, avait annoncé début juillet qu’il ne briguerait pas un troisième mandat. Il a choisi comme candidat de sa coalition à la présidentielle le Premier ministre, Amadou Bâ.
La campagne officielle pour ce scrutin va démarrer le 4 février prochain.
Avec MAP