Sénégal/présidentielle 2024: Macky Sall affirme n’avoir « subi aucune pression » pour renoncer à un nouveau mandat

Le président sénégalais, Macky Sall, a déclaré vendredi avoir voulu éviter l’instabilité dans son pays en n’annonçant pas plus tôt qu’il ne briguerait pas un troisième mandat à l’élection présidentielle de 2024, soulignant n’avoir « subi aucune pression » pour renoncer à un nouveau mandat.

Le chef de l’Etat sénégalais avait annoncé lundi dernier dans une adresse à la Nation qu’il ne se présenterait pas à ce scrutin prévu le 25 février 2024 mettant fin à des mois de suspens.

« La seule raison pour laquelle j’aurais pu me représenter (pour un nouveau mandat), c’est si le pays avait été confronté à une menace sérieuse pour sa stabilité. Mais cette menace n’est pas arrivée« , a dit Macky Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, dans un entretien accordé au journal français « Le Monde » publié vendredi.

Le dirigeant sénégalais, dont les propos ont été relayés par des médias locaux, ajoute n’avoir « subi aucune pression » pour annoncer sa décision de ne pas briguer un 3eme mandat.

Lire aussi :Le syndrome de la fin de pouvoir : Les répercussions de la décision de Macky Sall de ne pas briguer un troisième mandat

« Je n’ai subi aucune pression. Dès 2018, j’avais écrit dans un ouvrage, Le Sénégal au cœur (Le Cherche Midi, 2019), que je briguais mon dernier mandat. Mais dès ma victoire, il y a cinq ans, certains se sont empressés de lancer des campagnes mensongères autour d’un prétendu troisième mandat. J’ai par ailleurs reçu de nombreux soutiens d’élus qui m’ont supplié de sauter le pas. Dimanche 2 juillet, 512 élus m’ont remis une pétition allant dans ce sens. Que certains s’agitent sur ce sujet ne m’a pas dérangé, c’est la démocratie. Mais cela a fait courir la rumeur » , a-t-il expliqué.

« Je ne pouvais pas dire plus tôt que je ne me représenterais pas. Sinon, le pays aurait cessé de travailler. les tensions politiques de ces derniers mois n’ont rien à voir avec la question du troisième mandat. Le fond du problème, c’est une affaire judiciaire », a révélé Macky Sall en allusion aux violences survenues début juin suite à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme dans une affaire de moeurs, une peine qui rend le leader de « Pastef » inéligible en l’état.

Le chef de l’Etat sénégalais estime que les auteurs de ces violences ont « des complices qui ont tenté de déstabiliser le Sénégal« . Il a cité la France où le parti « La France insoumise (LFI, opposition) a soutenu ces violences. C’est une ingérence inadmissible« .

Macky Sall a « trouvé inélégant que Paris missionne (en mars) une conseillère (de l’Elysée) pour rencontrer mon opposant (Ousmane Sonko)« .

« Mes chers compatriotes, ma décision longuement et mûrement réfléchie est de ne pas être candidat à la prochaine élection du 25 février 2024« , avait déclaré Macky Sall lundi soir dans une adresse à la nation, mettant fin à des mois de suspens.

« J’ai un code d’honneur et un sens de la responsabilité historique qui me commandent de préserver ma dignité et ma parole« , a-t-il dit pour justifier son choix.

Avec MAP

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