Services de santé : Khaled Ait Taleb souhaite éliminer les disparités régionales

Lors de la session de questions orales à la Chambre des représentants hier, lundi 6 mai 2024, le ministre de la Santé, Khaled Ait Taleb, a reconnu que la situation était déficitaire concernant certains médicaments. Il a également mentionné des exclusions résultant de la transition du RAMED à l’AMO Tadamon, ainsi que des inégalités régionales en matière de santé publique, sans oublier un manque de ressources humaines. Les tensions dans la chaîne d’approvisionnement ont provoqué un scandale sanitaire sans précédent.

De nombreux députés ont interpellé le ministre de la Santé lors de la séance plénière des questions orales à la Chambre des représentants, sur divers problèmes affectant la santé des Marocains. Ils ont exprimé leur inquiétude face à la pénurie de certains médicaments, la non-prise en charge de nombreux Marocains par le nouveau système de couverture sanitaire, et la persistance des disparités régionales dans les services de santé.

Concernant la pénurie de médicaments, ils ont souligné les ruptures de stock persistantes, y compris pour les traitements de l’hypothyroïdie, du cancer, de la tuberculose et de certaines maladies psychiatriques. Le ministre a attribué cette situation aux perturbations des marchés mondiaux depuis 2022, au plus fort de la pandémie de COVID-19, dues à un déficit de matières premières et aux pressions sur les fabricants et les importateurs locaux. Autour de ce scandale, les laboratoires délaissent les médicaments établis au profit de médicaments innovants, dont les prix augmentent rapidement.

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Les spécialistes affirment que cette pénurie résulte d’abord du déclin de la production en Europe et en Amérique du Nord, d’une production mondialisée et fragilisée, d’une stratégie commerciale et financière favorisant les médicaments innovants et coûteux au détriment des médicaments établis, et d’un manque de mesures pour résoudre cette pénurie. Avec l’épidémie de coronavirus et la fermeture de nombreux sites industriels chinois, on a découvert que 60 % de la production mondiale de paracétamol provenait de Chine.

Dans ce contexte, alors que le gouvernement a annoncé le mois dernier une réduction des prix de certains médicaments, les pharmacies font actuellement face à des pénuries de médicaments importés. Les pharmaciens pointent du doigt cette situation depuis 2019. En mars dernier, environ 1 200 médicaments, soit en moyenne 19,3 % des 6 211 médicaments, étaient absents des rayons des pharmacies.

Pour faire face à cette situation, le ministre a expliqué que le Maroc maintient son stock stratégique de médicaments grâce à un marché réglementé, qui lui a permis de surmonter ces difficultés. Les fabricants sont tenus de maintenir un stock de trois mois et les distributeurs un stock d’un mois, en plus de la création de centrales régionales d’achat de médicaments.

En ce qui concerne les disparités régionales dans le système de santé publique, le ministre a souligné qu’une justice territoriale est mise en œuvre, bien que ses fruits ne soient pas encore visibles. Cependant, des problèmes persistent, notamment en termes d’accès aux services de santé, de taux de couverture et de qualité des services, parmi d’autres critères liés au statut des services de santé.

Pour illustrer les progrès, le ministre a indiqué que des hôpitaux de proximité ont été créés dans toutes les régions, en plus de trois nouveaux centres hospitaliers universitaires. Un CHU devrait également voir le jour dans chacune des 12 régions. De plus, l’État alloue chaque année 6 milliards de Dhs à la rénovation des hôpitaux du pays.

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