Coup de Jarnac! l’Italie s’empare du gaz algérien

Silencieux dans les transactions du gaz algérien, les Italiens ont bien géré le business et ont même coiffé au poteau la France,  emmenée par son président, Emmanuel Macron, qui s’est déplacé en Algérie pendant trois jours dans le seul but de mettre la main sur le gaz algérien. L’hiver approche, il fallait jouer des coudes pour trouver une alternative au gaz russe. Échec et mat donc pour Macron et sa forte délégation.

Les plans conjoints d’achat de gaz décrits au printemps par Bruxelles et le président français de l’UE sont dans les limbes.

Troisième fournisseur de gaz naturel de l’UE après la Russie et la Norvège, l’Algérie est particulièrement appréciée pour ses ressources souterraines suite à la guerre en Ukraine.

En visitant l’Algérie, Emmanuel Macron avait voulu mettre la main sur le gaz algérien et réduire la consommation de gaz russe  de la France et être moins dépendante que ses voisins italiens ou allemands.

Pendant que Macron et sa forte délégation se prêtent aux séances protocolaires avec le fast qui  y colle,  l’Italie n’a pas attendu et a mis les bouchées triples pour s’emparer de la marchandise et recevoir des quantités supplémentaires de méthane algérien. Après la guerre des masques durant la pandémie, voici la guerre du gaz.

→ Lire aussi: Depuis l’Algérie, Macron se dit confiant quant à l’approvisionnement énergétique de la France

Faut dire que Macron s’y est pris un peu tard, car depuis avril, Mario Draghi, ex chef  du gouvernement italien, a traversé la Méditerranée avec le patron du groupe énergétique Eni. Eni a signé un accord avec l’opérateur public algérien Sonatrach pour l’achat de 9 milliards de mètres cubes de gaz supplémentaires en 2023 et identique en 2024, a rapporté Le Figaro.

Mario Draghi, qui considère qu’acheter du gaz à la Russie c’est financer la guerre en Ukraine, avait déclaré que son pays était prêt à aller avec l’Europe jusqu’à l’embargo sur le gaz russe…«quoi qu’il en coûte». Et, considérant que la guerre sera probablement longue, il se prépare à toute éventualité. En février, il a effectué  une active diplomatie du gaz dans les pays producteurs.

 Draghi s’est rendu au Congo, au Mozambique et en Angola avant d’envoyer une délégation dans d’autres pays comme le Qatar, l’Égypte, l’Indonésie et l’Azerbaïdjan, qui devraient permettre à terme d’affranchir l’Italie de la Russie. Moscou, son premier fournisseur, lui a vendu, en 2021, 29 milliards de mètres cubes sur les 76 milliards consommés, soit 38 %.

Pour rappel, l’Italie a déjà importé 21 milliards de mètres cubes de gaz soit  près de la moitié des ventes de gaz de l’Algérie à l’Union européenne.

Le 25 août, après le Conseil des ministres en France, Emmanuel Macron a appelé à « l’unité » face à « la grande bascule » qui marque la rentrée avec « la fin de l’abondance », « des évidences » et « de l’insouciance ». Une déclaration  préventive qui invitait les Français à faire des sacrifices, dans les mois à venir. Car l’hiver sera long et pas chaud.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page