Au sommet de l’UA, Guterres dénonce les frontières qui se ferment
Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a critiqué lundi la fermeture de nombreuses frontières, après le décret du président américain Donald Trump interdisant pendant trois mois l’entrée aux Etats-Unis de ressortissants de sept pays musulmans dont trois africains.
Les pays africains figurent parmi les « plus généreux » au monde pour les réfugiés, a rappelé M. Guterres, lors de la cérémonie d’ouverture d’un sommet de l’Union africaine dans Addis Abeba.
« Les frontières africaines demeurent ouvertes pour ceux qui ont besoin de protection quand de nombreuses frontières se ferment, y compris dans les pays les plus développés du monde », a déclaré le secrétaire général, qui participe à son premier sommet de l’UA, un mois après son entrée en fonctions.
La présidente sortante de la commission de l’UA, la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma s’est elle aussi inquiétée du nouvel environnement international, le 28e sommet de l’UA étant le premier organisé depuis l’accession à la Maison Blanche de Donald Trump, porteuse de nombreuses incertitudes pour le continent.
« Il est clair qu’au niveau mondial, nous entrons dans une période de turbulences. Par exemple, le pays même où nos peuples ont été emmenés comme esclaves a décidé d’interdire les réfugiés (originaires) de certains de nos pays », a déclaré Mme Zuma.
M. Trump a signé vendredi un décret interdisant pendant trois mois l’entrée aux Etats-Unis de ressortissants de sept pays musulmans dont trois africains –Irak, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen –, provoquant une foule de manifestations et un tollé international.
« Qu’allons-nous faire à ce sujet? Assurément, c’est là l’un des plus grands défis et l’un des plus grands tests pour notre unité et notre solidarité », a ajouté la présidente de la commission.
Ce 28e sommet de l’UA est l’un des plus importants de ces dernières années: les dirigeants africains doivent examiner la demande de réintégration du Maroc dans leurs rangs et procéder à l’élection d’un nouveau président de la commission, deux sujets synonymes de divisions profondes au sein de l’organisation.
A l’ouverture du sommet, le président guinéen Alpha Condé a été désigné pour assurer pendant un an la présidence de l’organisation et succéder ainsi au Tchadien Idriss Déby Itno.