Station de dessalement de Casablanca : Un retard qui soulève de nombreuses interrogations

Alors qu’elle devait être opérationnelle en 2016, la future station de dessalement de la région du grand Casablanca n’entrera finalement dans sa phase de production qu’en 2027. Cependant, confiée au consortium Akiona-Aqua, la construction de l’usine de dessalement d’eau de mer de Casablanca peine à se mettre en place dans les délais prévus. A cause de raisons techniques, les dates de juin 2023 et de janvier 2024 prévues pour le début des travaux n’ont pas été respectées. Une question s’impose dès lors : l’échéance de 2027 pour l’exploitation de la centrale sera-t-elle respectée ?

Située à une quarantaine de kilomètres au sud de Casablanca, et opérationnelle en 2027, selon la date avancée par les responsables, la future station de dessalement de la région du grand Casablanca, d’une capacité de 300 millions de m3 par an, sera construite par le géant espagnol Acciona et les entreprises Afriquia Gaz et Green of Africa, deux filiales du groupe Akwa. Ce mégaprojet devrait solutionner la pression que subit la première ville économique du pays, dont les besoins en eau potable ont atteint un niveau critique.

Cependant, le démarrage des travaux de l’usine de dessalement d’eau de mer de Casablanca, qui devrait être la plus grande de ce type dans toute l’Afrique, suscite autant d’espoir que de scepticisme. Le démarrage des travaux de construction n’a pas encore eu lieu. Cela fait au moins la deuxième fois que les travaux ne démarrent pas, les dates annoncées de juin 2023 et janvier 2024 n’ayant pas été respectées.

Lire aussi : Commencement des travaux de la station de dessalement de Casablanca

Stress hydrique, barrages aux capacités de stockage quasi bas, nappes phréatiques saturées, températures moyennes en hausse de 1,3°C d’ici 2050… A l’aube d’une sixième année consécutive de sécheresse, le Maroc met tout en œuvre pour appliquer les grandes lignes du Programme national d’alimentation en eau potable et d’irrigation 2020-2027.

Sur ce point, il faut rappeler que le Royaume s’est engagé à multiplier par trois ses capacités de dessalement d’eau de mer d’ici 2030, avec l’installation de plus d’une vingtaine de stations de dessalement produisant près de 1,4 milliard de mètres cubes d’eau par an, destinée à divers usages.

Le pays compte actuellement 15 usines de dessalement d’une capacité totale de 192 millions de mètres cubes par an, dont 61,2 millions de mètres cubes par an sont produits par l’OCP. 5 stations sont actuellement en construction et devraient ajouter une capacité de production supplémentaire de 138,3 millions de mètres cubes par an, dont 98 millions de mètres cube par an seront produits par l’OCP. Entre 2024 et 2045, la construction de 16 usines est prévue, avec une capacité supplémentaire de 1490 millions de mètres cubes par an, dont 410 millions de mètres cubes par an seront produits par OCP. De plus, la station sera alimentée par l’énergie renouvelable et réalisée en deux temps : 548.000 m3/jour à compter de juin 2026 (extensible à 822.000), puis 274.000 m3/jour à partie de 2030. Elle disposera, à termes, d’une capacité de 300 millions m3/an

Entre-temps, c’est l’impasse et rien n’indique que la future usine de dessalement, qui est d’une importance capitale pour la région du grand Casablanca, sera inaugurée de façon satisfaisante. Pour sa part, le groupe Aqua s’est montré plutôt calme face aux urgences majeures qui se pointaient à l’horizon. Une question s’impose dès lors : la date limite de 2027, pour que la centrale soit opérationnelle, sera-t-elle tenue ? Plus encore, dans combien de temps le groupe raccordera-t-il l’usine de dessalement aux énergies renouvelables ? Il reste cependant de nombreuses incertitudes qui pèsent sur la plus grande infrastructure de ce type en Afrique et qui menacent sa faisabilité même.

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