Stress hydrique : La Banque mondiale appelle à l’action immédiate

Le groupe de la Banque mondiale présage un avenir préoccupant en ce qui concerne les défis croissants liés au stress hydrique.

En effet, elle prévoit qu’à l’horizon 2030, environ 1,6 milliard de personnes seront toujours privées d’un accès sûr à l’eau potable, tandis que 2,8 milliards ne disposeront pas d’installations sanitaires sûres et 1,9 milliard seront toujours dépourvues d’équipements d’hygiène des mains.

L’eau, source de vie et pilier de nos sociétés, se trouve aujourd’hui menacée sous trois fronts majeurs : la rareté, l’abondance excessive, et la pollution. Ces défis, exacerbés par les conséquences du changement climatique, font peser sur des milliards de personnes la privation d’un accès fiable à l’eau potable et à des services d’assainissement, un constat alarmant dressé par la Banque mondiale.

De plus, cette menace imminente met en péril la stabilité économique des nations, alimente les mouvements migratoires et exacerbe les problèmes environnementaux et sociaux.

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La Banque mondiale lance un appel mondial à l’action pour renforcer la sécurité de l’eau, favoriser une croissance économique verte et résiliente, et aborder la complexe interconnexion entre l’eau, le climat et les conflits.

La Banque mondiale insiste sur le fait que quatre piliers essentiels peuvent contribuer à améliorer la gestion de l’eau : l’investissement, l’innovation, l’information et le renforcement des institutions.

Pour relever ce défi imminent, la Banque mondiale souligne la nécessité d’un engagement massif, à la fois public et privé, en faveur du secteur de l’eau afin de répondre à une demande croissante. Selon elle, ces investissements auront des retombées positives considérables, améliorant la santé des citoyens, préservant les écosystèmes, offrant de meilleurs services aux agriculteurs et renforçant les infrastructures de stockage de l’eau pour assurer une résilience à long terme. En outre, l’innovation est identifiée comme le fer de lance qui peut grandement accroître l’efficacité globale de la gestion de l’eau.

Quid du Maroc ?

La problématique de la pénurie d’eau potable est devenue un sujet brûlant. Cette situation d’urgence trouve écho dans le contexte mondial de crise de l’eau que nous avons précédemment évoqué.

Depuis le 29 mai 2023, le Maroc tire la sonnette d’alarme face au stress hydrique. En comparaison avec une année normale, une baisse significative des réserves en eau est constatée dans l’ensemble des bassins du pays.

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Face à cette situation préoccupante, le Maroc a entrepris une ambitieuse stratégie de dessalement de l’eau de mer pour faire face à ce stress hydrique croissant. L’objectif affiché est de produire 1 milliard de mètres cubes d’eau dessalée d’ici 2030, couvrant ainsi la moitié des besoins en eau potable du Royaume. Cette stratégie est perçue comme une solution pertinente, notamment pour les zones urbaines les plus durement touchées.

Le Maroc compte actuellement une douzaine de stations de dessalement d’eau de mer, alimentées à la fois par des sources d’énergie fossiles et renouvelables.

Dans cette perspective, le Maroc envisage d’utiliser des réacteurs nucléaires russes pour renforcer sa capacité de dessalement de l’eau de mer. Le 27 juillet dernier, l’entreprise marocaine Water and Energy Solutions a signé un protocole d’accord avec le groupe Rosatom Smart Utilities, une entité étatique russe spécialisée dans le nucléaire, en vue de la construction d’unités de dessalement associées à une centrale nucléaire. Cette collaboration stratégique a été formalisée lors du Sommet Russie-Afrique qui s’est tenu les 27 et 28 juillet à Saint-Pétersbourg. Cette initiative ouvre des perspectives prometteuses pour le dessalement de l’eau de mer au Maroc, et elle s’inscrit dans une vision globale visant à assurer un approvisionnement en eau potable plus stable et durable pour le pays.

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