Takaful, l’autre atout du marché de l’assurance marocain

L’assurance Takaful a franchi en 2021 une étape importante, avec la publication du reste du corpus réglementaire lié à ce type d’assurance et l’octroi des agréments aux premiers opérateurs Takaful. L’entrée en vigueur de cette nouvelle activité, tant attendue par la communauté de la finance participative (banques et clientèles), vient compléter l’écosystème en proposant une offre assurancielle adaptée.

Selon un récent rapport de statista, la valeur totale des actifs Takaful s’élevait en 2018, à environ USD 46 milliards avec un total de 335 opérateurs Takaful dans le monde après avoir atteint USD 48 milliards en 2016.
Selon un récent rapport de Thomson Reuters, l’industrie mondiale du Takaful a connu un potentiel d’évolution important pendant les deux dernières décennies avec un taux de croissance à deux chiffres (taux de croissance annuel cumulé de 20%).
Le secteur devrait atteindre USD 86 milliards en 2022, contre USD 31 milliards en 2012, ce qui témoigne des opportunités de développement importantes qu’offre ce secteur.
Au démarrage de cette activité au Maroc, l’offre proposée a porté essentiellement sur l’assurance décès/ invalidité et l’assurance multirisque bâtiment, pour répondre à une demande manifeste des banques participatives.
Elle a surtout été cas sur des produits d’assurances d’épargne dits « investissement Takaful ».

→ Lire aussi : L’opérationnalisation de l’assurance Takaful développera d’autres produits participatifs

51 contrats Takaful présentés après le démarrage
 
Après l’octroi par l’ACAPS des premiers agréments Takaful (en décembre 2021 et en janvier 2022) et la publication ce 7 février 2022 de l’instruction relative à la présentation des opérations d’assurances Takaful, l’activité a démarré sur des chapeaux de roues. Ainsi, plusieurs modèles ont donné lieu à 51 contrats Takaful élaborés par les banques participatives. Reçus par l’Acaps, ces contrats « respectent les modèles de référence mais incluent les spécificités liées à chaque établissement», explique l’ACAPS. Par ailleurs, l’assurance Takaful a introduit de nouveaux concepts au Maroc. Il s’agit d’abord du Fonds d’assurance Takaful. Il est constitué par l’EART (Entreprise d’Assurances et de Réassurance Takaful), ayant la personnalité juridique et l’autonomie financière, et se compose de comptes séparés institués conformément aux règles prévues au règlement de gestion de ce fonds, rappelle Le Matin. 
Autre nouveau concept, le Compte d’assurances Takaful, créé au sein d’un fonds d’assurances Takaful. Il est constitué par les contributions des participants dans l’opération d’assurance Takaful et par tous les revenus de ce compte, y compris ceux résultant de l’investissement de son solde. Il prend en charge le versement des sommes et des indemnités dues au titre des contrats d’assurances et du paiement des frais qui lui sont liés ainsi que la constitution des provisions et réserves.
Importance sur le marché financier
L’émergence de cette activité constitue une réelle opportunité d’inclusion financière en permettant d’intégrer les populations qui n’ont pas recours à l’assurance conventionnelle pour des convictions religieuses ou pour des raisons d’éthique.
Ce faisant, elle contribuera à améliorer le taux de pénétration d’assurance et à favoriser la dynamique du marché marocain de l’assurance.
Le développement de ce marché émergent reste, toutefois, tributaire de la mise en place d’un écosystème de la finance participative favorisant la disponibilité d’un large éventail d’actifs conformes aux avis du Conseil Supérieur des Ouléma (CSO).

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