Tanger : La hausse de la fiscalité des produits de luxe pourra soutenir les initiatives sociales ?

En perspective des réformes économiques et sociales soutenues, la ville de Tanger s’impose comme précurseur en matière de stratégie fiscale, visant à renforcer les recettes communales à travers une taxation des produits de luxe. Cette volonté s’inscrit dans une vision globale du Royaume, visant à dynamiser le financement des projets de plan social.

Le financement des projets du plan social est au cœur de cette stratégie du gouvernement. Aujourd’hui certains secteurs sont concernés pour renflouer les caisses de l’Etats, il s’agit des casinos, des discothèques, et plus largement sur les espaces de divertissement haut de gamme. Cette mesure, qui touche particulièrement les jeux de hasard et les établissements nocturnes, est envisagée comme un levier financier clé pour le budget 2025, en préparation au sein de la Commission des Finances de la Commune de Tanger.

Face à une croissance des besoins sociaux et à une concurrence économique croissante, la ville de Tanger a décidé de capitaliser sur son dynamisme touristique et son attrait pour les activités de loisir de prestige. Le complexe hôtelier hébergeant le casino, déjà contributeur à hauteur de 10,2 millions de dirhams l’année précédente, figure ainsi parmi les principales cibles de cette nouvelle politique fiscale. Les autorités espèrent ainsi générer des recettes supplémentaires estimées à au moins 10 millions de dirhams, ce qui constituerait un apport significatif pour les finances locales.

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La révision des taxes n’affecte pas seulement l’économie locale, mais s’inscrit dans un cadre plus large de réforme fiscale nationale. En effet, le gouvernement, cherchant à équilibrer son budget tout en finançant ses plans sociaux, voit en Tanger un modèle opérationnel de la façon dont le secteur du luxe peut contribuer au bien-être collectif.

Toutefois, il serait simpliste de considérer cette initiative comme purement financière. Elle est également, et surtout, un acte politique courageux, défiant les sectes influentes au sein même de la société tangéroise. Le puissant lobby du secteur du divertissement, qui voit d’un mauvais œil toute modification fiscale de cet envergure, exerce une pression constante sur les décideurs.

Néanmoins, le nouvel exécutif local, émanant d’un gouvernement désireux de rompre avec certaines politiques passées, notamment celles portées par les élus précédents du PJD, a choisi de tenir bon face à ces influences. Les anciens blocages institutionnels ont ainsi été levés, autorisant une pleine révision des charges fiscales appliquées aux entreprises de jeux et d’amusement.

Cette taxation plus stricte intervient dans un contexte où Tanger continue de se distinguer comme un pôle culturel et commercial majeur. Fort de son patrimoine historique en tant que lien diplomatique et économique de l’Europe vers l’Afrique, la ville s’est transformée en un épicentre du tourisme de luxe et des affaires.

La vie nocturne tangéroise, variée et vibrante, est souvent citée parmi les plus dynamiques de la région.

Discothèques, bars prestigieux et casinos y prospèrent, attirant une clientèle cosmopolite prête à s’immerger dans le bouillonnement nocturne de la ville. Ce développement soutenu des loisirs renforce la nécessité d’une répartition plus équitable des richesses générées, au profit de la communauté locale.

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