Emploi et fiscalité : les auto-entrepreneurs dans le dur

Le régime de l’auto-entrepreneur, lancé avec ferveur en 2015, a suscité un vif intérêt. Toutefois, après quelques années d’existence, l’ambition initiale d’éradiquer le chômage et de formaliser le secteur informel s’est heurtée à la réalité implacable de l’employabilité, issue du tissu économique national. Le nombre de désinscriptions a grimpé à 118 116, dont près des trois quarts se sont produits au cours des deux dernières années.

Initialement perçu comme un antidote au chômage et à l’informalité, le statut d’auto-entrepreneur a attiré 615 660 personnes depuis son introduction en 2015, parmi lesquelles 389 565 demeurent actives. Actuellement, environ 5 000 dossiers sont en cours d’examen.

Examinons le paysage des secteurs d’activité des auto-entrepreneurs. En tête, le secteur des services représente 44 % des inscriptions, suivi de près par le secteur commercial avec 40 %, puis l’industrie avec 9 % et enfin l’artisanat avec 7 %.

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Il est à noter qu’en 2020, en pleine crise de la Covid-19, les inscriptions ont connu un pic significatif, atteignant 174 665. Cette hausse peut être attribuée aux répercussions économiques et financières de l’état d’urgence sanitaire, marqué par des fermetures administratives et des licenciements. Face à cette situation, le statut d’auto-entrepreneur est devenu un recours pour créer son propre emploi, offrant ainsi à de nombreux clients un cadre opérationnel avantageux. Parallèlement, 118 116 personnes ont été radiées de manière définitive.

Le statut d’auto-entrepreneur offre plusieurs avantages, notamment la possibilité d’exercer son activité à domicile, sans l’obligation de disposer d’un siège social ou d’une adresse professionnelle. Sur les 615 660 personnes ayant embrassé ce régime, 262 117 travaillent depuis leur domicile, soit 42,25 %. D’autres, représentant 12,52 %, exercent dans un magasin, et 7,05 % sur des chantiers.

L’inflation et la contraction de l’activité économique ont particulièrement impacté le secteur des auto-entrepreneurs. En plus, la loi des finances 2024, a enfoncé les auto-entrepreneurs puisque désormais tout auto-entrepreneur dans le secteur des services qui verrait son chiffre d’affaires dépasser 80.000 dirhams avec le même client sur une année, serait soumis à l’impôt sur le revenu par voie de retenue à la source, à un taux libératoire de 30%. C’est une forme de punition collective puisque seulement une minorité de fraudeurs ont fait un usage détourné de ce statut.

Concernant la répartition par nationalité, les citoyens nationaux forment la grande majorité avec environ 98,3 %, tandis que les étrangers constituent 1,07 %, soit 10 437 personnes. En termes de périodicité, 554 155 auto-entrepreneurs exercent de façon permanente, représentant 89,32 %, contre 66 250 pratiquants des activités saisonnières, soit 10,68 %.

En 2021, on observe un ralentissement dans le rythme des inscriptions d’auto-entrepreneurs, avec 104 529 nouvelles immatriculations, qui diminuent à 73 519 en 2022, puis à 61 160 en 2023. Les données officielles concernant les inscriptions ne sont pas détaillées par secteur, rendant ainsi difficile la distinction entre les prestataires de services et ceux exerçant dans le domaine commercial, industriel ou artisanal.

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