Emploi : Le taux d’inactivité des femmes s’élève à 73 % (Étude)

En mars 2024, une étude du Haut-Commissariat au Plan (HCP) sur la participation féminine au marché du travail marocain, a révélé que le taux d’inactivité des femmes au Maroc atteint 73 %, un chiffre considérablement supérieur à celui des hommes, qui est estimé à 7,5 %. Ce taux est consécutif à une baisse tendancielle du taux d’activité, en particulier chez les femmes qui constitue l’une des caractéristiques majeures du marché du travail au Maroc.

Le HCP a mené une étude intersectionnelle visant à cerner les caractéristiques multidimensionnelles des femmes susceptibles de ne pas s’engager dans le marché du travail, ainsi que les interactions entre les contraintes individuelles, sociales et contextuelles qu’elles rencontrent. Cette étude met en exergue la complexité des obstacles affectant la participation des femmes au marché du travail marocain, grâce à une approche transversale du genre qui intègre des méthodologies de recherche quantitatives et qualitatives.

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Dans le contexte économique et démographique actuel, l’augmentation du taux d’inactivité est particulièrement alarmante pour les femmes, compte tenu de la diminution continue de leur taux d’activité, qui est passé de 28,1 % en 2000 à 19 % en 2023, restant nettement inférieur à celui des hommes (69 % en 2023).

Les résultats indiquent que les femmes ont, de manière générale, une probabilité d’inactivité de 73 %, nettement plus élevée que celle des hommes, estimée à 7,5 %. Cette disparité est encore plus prononcée chez les femmes mariées, avec une probabilité d’inactivité de 81,9 %, contre seulement 3,1 % chez les hommes mariés. Elle est également marquée chez les jeunes femmes âgées de 25 à 34 ans, avec une probabilité de 79,4 %, comparée à 3,3 % chez les jeunes hommes.

De surcroît, l’éducation apparaît comme un facteur déterminant modulant l’inactivité des femmes. Les écarts de probabilités selon les niveaux d’éducation sont plus marqués chez les femmes que chez les hommes. Ainsi, les individus sans diplôme présentent les taux d’inactivité les plus élevés, avec des différences notables entre les hommes (6,8 %) et les femmes (80,8 %).

L’analyse à l’échelle nationale a permis d’identifier les profils types des personnes inactives, mais le contexte spécifique à chaque région, avec ses structures économiques et sociales, peut engendrer diverses contraintes ou opportunités pour la participation économique des individus. Par exemple, les femmes de la région de Laâyoune-Sakia El Hamra sont les plus touchées par l’inactivité, avec une probabilité de 87 %. Elles sont suivies de près par les régions de l’Oriental et de Souss-Massa, où les taux d’inactivité atteignent respectivement 83 % et 82 %. À l’inverse, les régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Casablanca-Settat et Rabat-Salé-Kénitra affichent les taux les plus bas parmi les régions, bien qu’ils soient toujours élevés, avec respectivement 68 %, 70,8 % et 74,9 %.

La baisse tendancielle du taux d’activité, en particulier chez les femmes, constitue l’une des caractéristiques majeures du marché du travail au Maroc. Les implications en termes de politiques publiques mettent en lumière la nécessité de s’attaquer aux causes profondes, notamment socio-culturelles, de la disparité observée sur le marché du travail entre les sexes et entre les différentes régions.

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