Les écoles pionnières : une nouvelle vision pour de l’enseignement primaire

Relégué au second plan suite aux remous causés par les grèves dans le secteur de l’éducation, le programme « Écoles pionnières » a néanmoins marqué la rentrée scolaire 2023-2024. Cette initiative du ministère de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Préscolaire et des Sports vise à revitaliser l’enseignement public au Maroc.

La rentrée scolaire 2023-2024 s’est distinguée par le lancement, par le gouvernement, d’un projet dénommé « Écoles pionnières », élaboré pour relever les défis persistants de l’éducation primaire et assurer l’épanouissement des élèves en luttant contre le décrochage scolaire.

Selon l’Académie Régionale d’Éducation et de Formation (AREF) de Rabat-Salé-Kénitra, environ 88 inspecteurs pédagogiques ont été mobilisés pour soutenir le programme, aux côtés de 6 500 enseignants du primaire de cette région, à titre d’exemple.

Ciblant initialement 628 écoles primaires publiques et 322 000 élèves lors de sa phase de lancement, le succès initial du programme a mené à une expansion progressive, avec pour objectif d’intégrer 2 000 écoles primaires supplémentaires chaque année dès 2024, et 500 écoles secondaires annuellement à partir de la rentrée 2026.

Lors de la présentation du bilan de mi-mandat au parlement, le Chef du Gouvernement, Aziz Akhannouch, a mis en avant l’adoption du programme « Teaching at the Right Level » (TARL) au sein des « Écoles pionnières », afin de pallier les lacunes en matière d’apprentissage, avec des résultats encourageants. Les évaluations préliminaires en langues et en mathématiques ont révélé que les élèves avaient comblé jusqu’à deux années de retard scolaire.

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Des réformes structurelles ont aussi été engagées dans la formation des cadres éducatifs, prolongeant la durée totale de la formation à cinq ans, incluant une licence fondamentale en éducation de trois ans, suivie d’une année de formation professionnelle et d’une autre axée sur la pratique sur le terrain.

Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement a alloué un budget significatif de 4 milliards de dirhams à la formation des enseignants d’ici 2026, dans le but de spécialiser 50 000 professionnels dans les domaines de l’éducation et de la formation.

Certains observateurs considèrent ce programme comme un modèle potentiellement révolutionnaire, capable d’impulser un changement significatif dans l’avenir du système éducatif national, en s’attaquant à un problème sérieux et souvent ignoré : l’accumulation des lacunes d’apprentissage, cause principale de l’échec scolaire.

D’autres, plus sceptiques et critiques, préfèrent attendre et observer l’évolution du programme.

Il est important de souligner que le projet prend déjà forme, notamment avec les 640 établissements scolaires primaires qui ont adopté ce modèle éducatif cette année, inspiré de méthodes éprouvées dans plusieurs pays.

Il convient de noter que cette première année de lancement est considérée comme une période d’initiation et d’expérimentation.

L’objectif est de tester le modèle à petite échelle avant de le généraliser progressivement.

En conséquence, le ministère s’est fixé un objectif précis : intégrer chaque année 2 000 écoles supplémentaires, afin d’atteindre un taux d’intégration de 70 % à la rentrée 2026-2027.

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