Tel-Aviv: une mobilisation massive contre Netanyahou et sa politique

Samedi 20 janvier, Tel-Aviv, la métropole israélienne, a connu l’une des plus grandes manifestations de son histoire. Des dizaines de milliers de citoyens israéliens, issus de diverses sensibilités politiques et sociales, ont convergé vers la place Habima pour exprimer leur mécontentement et leur indignation face au pouvoir en place. Ils ont dénoncé la gestion calamiteuse du Premier ministre Benjamin Netanyahou et de son gouvernement, qu’ils accusent de mettre en péril la sécurité nationale, d’entraver l’indépendance de la justice et de mépriser la crise sanitaire et sociale.

La situation de Netanyahou, qui dirige le pays depuis 2009, semble de plus en plus précaire. Le Premier ministre est confronté à une double pression: celle de la justice, qui le poursuit pour corruption, fraude et abus de confiance dans plusieurs affaires, et celle de l’opinion publique, qui lui reproche de mener une guerre sans issue contre le Hamas dans la bande de Gaza, où sont détenus depuis le 7 octobre plus d’une centaine d’otages israéliens.

Les manifestants, qui arboraient des pancartes hostiles à Netanyahou avec des slogans tels que « le visage du mal » ou « élections maintenant », ont réclamé le retour immédiat des otages et le départ du Premier ministre, qu’ils jugent incapable de négocier avec le Hamas et de protéger les intérêts du pays. Ils ont également exigé la fin de la guerre, qui a fait plus de 2000 morts depuis son déclenchement le 7 octobre, dont plus de 500 civils, selon l’ONU.

La manifestation, initiée par le mouvement citoyen « Sauvons Israël », a réuni des personnalités de tous les bords politiques, des militants des droits de l’homme, des artistes, des étudiants, des travailleurs et des retraités.

Les manifestants ont ensuite marché dans les rues de Tel-Aviv jusqu’à un grand rassemblement, où plusieurs intervenants se sont succédé sur la scène, pour critiquer la politique de Netanyahou et appeler à un changement de cap. Parmi eux, se trouvaient des représentants des partis de gauche, du centre et de la droite modérée, ainsi que des anciens responsables de la sécurité, des journalistes, des universitaires et des activistes. Ils ont souligné l’urgence de former un gouvernement d’union nationale, capable de faire face aux défis du pays et de restaurer la confiance des citoyens.

Lors d’un point presse samedi soir, le porte-parole de l’armée israélienne Daniel Hagari a affirmé que ses troupes avaient découvert un tunnel à Khan Younès (sud) avec à l’intérieur « des preuves attestant la présence d’otages », dont des dessins réalisés par une enfant de cinq ans retenue là. « Une vingtaine d’otages » y ont été enfermés à différents moments, « dans des conditions difficiles, sans lumière du jour (…) avec peu d’oxygène et une humidité épouvantable », a poursuivi Daniel Hagari.

« Netanyahou n’a aucun souci pour le sort des otages, il ne pense qu’à se maintenir au pouvoir », a déploré samedi Yair Katz, 69 ans, un ancien militaire. « Nous voulons tous qu’il démissionne ». « Le pays est dirigé par des criminels qui n’ont absolument aucun intérêt pour les citoyens », a renchéri Boaz Sadeh, 46 ans, un employé du secteur privé. « Ils ne font rien pour les libérer », a-t-il ajouté.

La manifestation de samedi a été la plus importante depuis le début de la guerre contre le Hamas. Elle témoigne du profond malaise qui traverse la société israélienne, divisée entre les partisans de Netanyahou, qui le soutiennent coûte que coûte, et ses opposants, qui réclament son départ et une nouvelle orientation politique. Le Premier ministre, qui a qualifié la manifestation de « coup d’Etat » orchestré par ses ennemis, a affirmé qu’il ne céderait pas à la pression et qu’il continuerait à diriger le pays avec « fermeté et responsabilité ».

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