Sale temps pour la culture de l’avocat et de la pastèque
Le gouvernement a décidé de mettre fin aux subventions à l’irrigation pour la culture de l’avocat, de la pastèque et des agrumes, comme l’a annoncé le ministre de l’équipement et de l’eau, Nizar Baraka, en février. Cette décision a entraîné l’interdiction totale de la culture de ces fruits dans la région de Tata, tandis que la superficie cultivée à Zagora devrait diminuer de 70 %.
En septembre 2022, le gouvernement avait déjà suspendu les aides d’État pour ces cultures en raison de leur forte consommation d’eau et du fait qu’une grande partie de la production est exportée à bas prix. Malgré cela, les agriculteurs qui choisissent de continuer à investir dans ces cultures sont désormais livrés à eux-mêmes, selon le ministre Baraka.
La suspension des subventions et les interdictions régionales de culture font partie d’un ensemble plus large de mesures préventives visant à lutter contre la pénurie d’eau dans le pays. Le Maroc est actuellement confronté à la pire sécheresse qu’il ait connue depuis 40 ans, ce qui entraîne de graves pénuries d’eau et une baisse significative de la production agricole. Alors que ces mesures devraient avoir des conséquences importantes sur les prix de vente des trois fruits dans les mois à venir, la priorité du gouvernement est d’assurer l’approvisionnement en eau potable, selon le ministre Baraka.
Impact sur les exportations de pastèques vers l’Espagne
Les exportations de pastèques du Maroc vers l’Espagne ont diminué de moitié au premier semestre 2023, selon les statistiques fournies par Estacom.
En comparant l’année en cours à la même période l’année dernière, l’Espagne n’a importé que 53,5 millions de kilogrammes de pastèques du Maroc, contre 106,8 millions de kilogrammes auparavant. La valeur de ces importations a également chuté, passant de 74,8 millions d’euros à 40,9 millions d’euros.
Bien que le Maroc reste le principal fournisseur de pastèques sur le marché espagnol, suivi du Sénégal et de la Mauritanie, ces pays n’ont fourni que 19,34 millions et 12,6 millions de kilogrammes respectivement.
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La production de pastèques au Maroc est soumise à des pressions en raison de la pénurie d’eau. À la suite des protestations des groupes de défense de l’environnement, le pays a supprimé les subventions à l’irrigation l’année dernière et envisage actuellement de mettre fin à la culture des pastèques et des avocats.
Critique de l’exportation d’avocats
Le Maroc étant confronté à des problèmes de pénurie d’eau sans précédent, les cultures qui consomment de grandes quantités d’eau ont fait l’objet de critiques.
Au cours d’un débat sur les cultures à forte consommation d’eau, la députée Fatima Tamni a adressé une question écrite au ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki, concernant la poursuite des exportations d’avocats, une culture également à forte consommation d’eau.
Elle a remis en question la stratégie du gouvernement concernant ces cultures, citant des informations selon lesquelles le Maroc exporte 45 000 tonnes d’avocats vers les pays européens. En tant que membre de la Fédération de la gauche démocratique, l’homme politique a souligné le fait que les avocats sont considérés comme l’un des fruits et légumes les plus gourmands en eau, des rapports scientifiques confirmant que chaque kilogramme de cette culture consomme plus de 1 000 litres d’eau.
Mme Tamni a également souligné que l’exportation de 45 000 tonnes d’avocats consommerait plus de 40 milliards de litres d’eau que les Marocains auraient pu utiliser pour leurs besoins quotidiens.
Le député a attiré l’attention sur le fait que le Maroc est l’un des principaux importateurs d’avocats au monde et que plusieurs groupes environnementaux et activistes ont mis en garde contre son impact sur la situation monétaire du pays, lié à la pénurie d’eau.
Elle a conclu en demandant au ministre quelles mesures le gouvernement prévoit de prendre pour faire face à la crise croissante de l’eau et comment le ministère remplacera les cultures à forte consommation d’eau par des alternatives moins exigeantes.