Terrorisme d’Etat algérien

Par Hassan Alaoui

La balle dans le dos est le propre du régime militaire algérien. Avec l’assassinat mardi 29 août à froid de jeunes franco-marocains qui se livraient au Jet-Ski dans les eaux de Saïdia par l’armée algérienne, nous avons la preuve tangible de la nature d’un régime qui a assis sa « légitimité » sur le crime et l’assassinat politique. Nous reviennent en mémoire les assassinats d’un Mohamed Boudiaf,abattu dans le dos en plein meeting , Krim Belkacem, Mohamed Khider, Abane Ramadane et autres nombreux tombés sous les balles des services algériens. Soixante-ans après, les méthodes n’on guère changé.  

Il ne s’agit nullement ici de mettre en exergue une nationalité au dépens de l’autre, française, marocaine ou même binationale, mais d’une tragédie qui s’est abattue contre des jeunes et qui consacre la sauvagerie et la violence d’un Etat. Celui de l’Algérie militaire dont la médiocrité rampante vient d’être de nouveau illustrée. Voici donc des jeunes partis faire du Jet-Ski en pleine mer, dans cette zone jouxtant les « bords » maritimes de l’Algérie voisine de Saïdia, là où depuis des décennies voire plus circulent petits bateaux de pêche ou de sport, innocemment, impunément et qui deviennent subitement le cimetière marin, l’espace violable et meutrier…Cinq jeunes innocents sont tombés dans la trappe de la hargne algérienne dont on ne soupçonnait nullement la nature !

Perdus en mer, désorientés ces jeunes ont été pris pour cibles, placés immédiatement dans le viseur des garde-côtes de ce pays voisin qui, encore fois, nous donne la preuve par deux de sa violence antimarocaine, de sa haine portée sur les fonts baptismaux depuis soixante ans maintenant. Qui ne vit que du ressort antimarocain, ne respire que le mépris pour nous, n’a d’autre raison que de nous combattre, désespère de réussir comme nous, meurt chaque jour à petit feu de sa triste passion et de ses échecs retentissants…Un régime né dans la violence, par la violence, pour la violence et avec la violence.

L’armée algérienne, habituée à ses coups bas contre le Maroc, a donc tiré dans le dos de cinq jeunes franco-marocains qui se livraient à leur sport préféré. Elle en a tué deux, intercepté un autre qu’elle s’est précipitée à mettre en « taule », sans raison aucune, sur la base d’une accusation sommaire, au mépris de la loi ou ce qui en fait foi, ou tout simplement au nom d’un humanisme qui est la règle éthique la plus simple. Nous sommes interloqués, choqués et nous nous perdons dans les conjectures et l’absurde raisonnement face à l’implacable indifférence d’un Etat qui a le culot de se proclamer défenseur des droits humains.

Depuis la création par la France de l’Algérie en 1962, la régime militaire qui la dirige a érigé la violence comme la pierre angulaire de sa politique. Il ne s’était pas passé plus de douze mois après l’indépendance lorsque l’ANP ( Armée nationale populaire) a pris d’assaut en octobre 1963 les villes de Figuig, de Ich, de Bechar et Tindouf, villes marocaines incontestées, la riposte marocaine était radicale. Il ne s’était pas passé plus de deux ans ensuite lorsque Boumediene, par la violence, renversa le 19 juin 1965 Ahmed Ben Bella et le mit en prison pendant des années. Le témoignage de Franz-Olivier Giesbert ( FOG) patron du « Point » aujourd’hui est éclairant, dans son dernier livre : « Histoire intime de la Vème République, le sursaut » . Voici ce qu’il écrit : « Avant d’être gangréné par la prévarication quand il accède au pouvoir, le FLN est rongé par un mal de toutes les structures totalitaires : l’assassinat politique, méthode gouvernement qui sera poussé à son paroxysme par Houari Boumediene quand après un coup d’Etat qualifié drôlement de réajustement révolutionnaire, il régnera d’une main de fer sur l’Algérie entre 1965 et 1978… ». Il y va de l’assassinat du leader kabyle Amirouch Aït Hamouda, Krim Belkacem étranglé dans une chambre d’hôtel en Allemagne en 1970, plus tar de Kasdi Merbah et j’en passe…Sans parler des 500.000 morts de citoyens algériens assassinés pendant la décennie noire (1991-2000) …

En définitive, la question se pose : le drame de Saïdia serait-l une réponse des services secrets algériens à ce qu’ils ont considéré avec ténacité comme un crime du Maroc contre des camionneurs algériens perdus il y a quelques mois dans le désert mauritaniens et qui s’apparentait tout simplement à une diversion ? Nous sommes tentés de faire le parallèle, habitués que nous sommes au machiavélisme du régime algérien, connu pour être sans foi ni loi…

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