Un think tank colombien met à nu les graves violations des droits de l’Homme par le polisario

Le think tank colombien spécialisé en analyse politique (CPLATAM) a mis en exergue les violations graves des droits de l’homme perpétrées contre les personnes séquestrées dans les camps de Tindouf (sud de l’Algérie), à travers le témoignage accablant de l’une des nombreuses victimes des dirigeants du polisario.

Dans une analysé intitulée « Les femmes au-delà de la géographie : liberté, mémoire et lutte », la journaliste et analyste politique Clara Riveros, met en exergue le témoignage de Saâdani Malainine, la fille du défunt El Wali Seikh Slama, décédé dans les camps de Tindouf, où il a été victime d’humiliations et de torture en tout genre aux mains des dirigeants du front.

Dans son témoignage, Saâdani raconte comment son père a été torturé sur la place publique et sous ses yeux en 1982, alors qu’elle n’avait même pas six ans, en soulignant que les dirigeants du polisario ont obligé un groupe de personnes à frapper, à torturer et à insulter son père, car il s’agissait d' »un acte de loyauté et d’une obligation révolutionnaire ».

Saâdani, dont les propos ont été relayés par Riveros, affirme qu’elle et sa mère avaient été victimes d’humiliations et de mauvais traitements après l’emprisonnement de son père, avant d’être séparée de sa mère à l’âge de neuf ans pour être déportée à Cuba pendant 18 ans sans aucune nouvelle de sa famille.

A son retour aux camps en 2003, quel fut son choc de savoir que son père est mort sans qu’elle puisse le voir. « Ma mère était rentrée au Maroc en 1998 et la population de Tindouf en avait assez de vivre dans ces conditions difficiles même si certains sont encore aveuglés par l’endoctrinement et par la peur », relate Saâdani, qui a réussi à fuir les camps pour rejoindre sa mère au Maroc.

« Le polisario en tant qu’entité communiste dispose de cellules et de chefs de secteur qui exercent un contrôle strict et s’adonnent à l’autoritarisme et à la violence », affirme cette victime du polisario.

Et Saâdani d’ajouter que le front polisario, « qui a adopté le régime du parti unique depuis sa proclamation, a emprisonné, torturé et détenu des gens. Nous ne le savions pas jusqu’à ce que vienne le tour de mon père. Tout dans ces camps est imposé de force et n’est que pure invention des dirigeants du polisario et de leur machine de propagande. Ils inventent une réalité et décident de la justice. Ils créent un ennemi pour alimenter la haine et maintenir la cohésion du peuple », en relevant que « la torture, les électrochocs, l’emprisonnement, les purges, les assassinats et les fosses communes » sont autant de crimes perpétrés par le polisario.

« Mes parents et moi, nous avons été torturés et physiquement, psychologiquement et moralement dans les camps de Tindouf », un endroit « effrayant où il n’y a pas de vie sans surveillance et sans répression » et où règne « la haine, la peur, la torture et l’absence de liberté », affirme Malainine, l’une des milliers d’enfants déportés de force par le polisario à Cuba.

De l’avis de Riveros, fondatrice et coordinatrice de CPLATAM, les menaces n’ont pas entravé l’action de Saâdani qui a « pris la décision de dire au monde ce qui se passe dans ces camps ».

« L’opinion publique internationale doit connaître la réalité des dirigeants du polisario qui ont du sang sur leur mains », souligne Saâdani, citée par Riveros.

Après avoir rappelé qu’il y avait un procès en Espagne contre 28 dirigeants du polisario accusés de génocide, de terrorisme, d’assassinat, de torture, de disparitions forcées, de répression et d’enlèvements, Riveros estime que le polisario « a ruiné l’enfance de Saâdani, a brisé ses rêves, l’a séparée de sa famille et a volé une partie de sa vie ».

A l’occasion de la journée internationale de la femme, la Confédération Générale du Travail de Colombie (CGT), le plus grand syndicat du pays, a lancé « un appel urgent pour la libération des femmes sahraouies séquestrées dans les camps de Tindouf, assujetties à des violations quotidiennes, inacceptables et systématiques de leurs droits fondamentaux », rappelle-t-on.

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