Togo : Plus de 100.000 personnes dans les rues pour réclamer la démission de Faure Gnassingbé
Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Lomé, mercredi 06 septembre dernier pour réclamer une alternance politique et les réformes constitutionnelles promises par le régime depuis des années.
L’opposition togolaise a réussi un véritable coup d’éclat. En effet, suivant son appel, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de la capitale et de plusieurs autres villes du pays pour réclamer une alternance politique. Selon Amnesty international, ce sont plus de 100.000 hommes et femmes, arborant des pancartes aux messages hostiles au président Faure Gnassingbé, qui ont demandé la démission de celui qui dirige le pays depuis 2005. Du côté de l’opposition, l’on évoque jusqu’à un million de manifestants. L’ampleur de la manifestation a surpris de nombreux observateurs. « C’est du jamais vu », a réagi de son côté, Jean-Pierre Fabre, le chef de file historique de l’opposition togolaise. Selon lui, ce regroupement massif n’a pu se faire que grâce à « l’unité des partis d’opposition ».
Cette démonstration de force de l’opposition avait pour objectif, non dissimulée, d’exiger une alternance politique, dans un pays gouverné depuis plus de 50 ans par les membres d’une même famille. En prélude à cette marche pacifique, le gouvernement a quant à lui choisi de jouer la carte de l’apaisement. Pour montrer sa bonne foi, il avait depuis la veille des rassemblements annoncé une réforme sur la « limitation des mandats et le mode de scrutin ». Cette annonce n’a cependant pas rassuré l’opposition qui a quand même maintenu son appel à la manifestation. Fait marquant lors de cette journée, c’est la coupure de l’Internet mobile qui a empêché tout accès aux réseaux sociaux, donc, une diffusion plus large et en temps réel des événements. Hier jeudi, deuxième journée consécutive de ce rassemblement de masse, l’Internet mobile était toujours coupé.
Désiré Beiblo