Toilettes publiques à Casablanca : Promesse non tenue et retards persistants
Le projet d’aménagement de 60 toilettes publiques à Casablanca, initialement salué avec enthousiasme, souffre de retards persistants, laissant les habitants frustrés. Deux ans après son annonce, les débats au sein du Conseil de la ville n’ont pas abouti à des résultats concrets, remettant en question l’efficacité des élus et la transparence du processus de passation de marché.
Ce projet fondamental a été annoncé avec un vif enthousiasme parmi les Casablancais, impatients de voir une amélioration des infrastructures publiques de leur ville. Cependant, au fil des mois, cet élan d’optimisme s’est progressivement transformé en frustration, le projet devenant l’un des nombreux projets qui tardent à se concrétiser.
Deux ans après son annonce, le projet d’aménagement d’environ soixante toilettes publiques à Casablanca reste en attente. Les élus du Conseil de la Ville continuent de débattre sans parvenir à un consensus, laissant les habitants dans l’incertitude. Ce retard soulève des questions sur l’efficacité des décideurs locaux et leur capacité à répondre aux besoins fondamentaux des citoyens.
En effet, un budget total de 11 millions de dirhams avait été prévu pour l’aménagement de ces installations essentielles. Selon les délais stipulés dans l’appel d’offres, un premier lot de 20 unités aurait dû être opérationnel dès janvier 2024. Cependant, ce délai n’a pas été respecté, et les Casablancais se retrouvent toujours dans l’attente de ces infrastructures.
Les 40 autres unités, dont la réalisation était planifiée ultérieurement, devaient être mises en service avant la fin de l’année. Malheureusement, avec les retards accumulés dans l’exécution de ce marché public, il semble que l’espoir de disposer enfin de toilettes publiques adéquates s’éloigne. Cette situation illustre une promesse non tenue de la part des élus, qui peinent à concrétiser leurs engagements envers la population.
De plus, la réalisation de ces toilettes intelligentes a été confiée à la Société de développement local (SDL) « Casa Environnement », avec un coût unitaire estimé à 180 000 dirhams. Ce montant, pourtant jugé raisonnable, soulève des interrogations sur la gestion des fonds publics et l’allocation des ressources.
Selon les médias, les responsables ayant supervisé l’ouverture des plis de l’appel d’offres ont récemment annoncé un nouveau délai pour la concrétisation du projet, fixé à mars 2025, pour l’installation de toutes les unités. Cette annonce a généré un mélange de scepticisme et d’impatience parmi les habitants.
En outre, ces toilettes, décrites comme de nouvelle génération, devront être directement raccordées au réseau d’assainissement, conformément aux normes établies. Leur gestion sera assurée par Casa Environnement, qui a également prévu d’installer un système d’éclairage intelligent et un dispositif de sécurité anti-incendie à l’intérieur comme à l’extérieur. Cependant, les retards dans ce projet ont engendré des tensions parmi les élus de différents partis au Conseil de la ville, certains n’hésitant pas à utiliser cette situation pour critiquer leurs adversaires. Ces disputes révèlent des clivages politiques qui compliquent davantage la situation.
Un autre débat a émergé concernant le coût de ces toilettes publiques. Lors de leur précédent mandat, des élus du Parti de la justice et du développement (PJD) avaient évalué le coût unitaire à 600 000 dirhams. Aujourd’hui, de nombreux élus s’interrogent sur le fait que le coût final ait été réduit à 180 000 dirhams, suscitant des inquiétudes sur la transparence du processus de passation de marché.
Cette baisse de prix, entre l’estimation initiale et celle retenue pour le marché avec la SDL, a donné lieu à de vives polémiques. Les élus de la majorité et ceux de l’opposition se trouvent ainsi en désaccord, mettant en lumière des préoccupations plus larges sur la gestion municipale et l’avenir des projets d’infrastructure à Casablanca.