Tourisme : Le Maroc surclasse ses performances d’avant crise
Le Maroc se distingue en 2024 avec une belle reprise touristique, dépassant ses chiffres de 2019. Bien qu’il occupe une place parmi les leaders mondiaux, des défis demeurent, comme la diversification de l’offre et l’engorgement des aéroports, des enjeux à gérer pour maintenir la dynamique de croissance dans les années à venir.
Le Baromètre du Tourisme Mondial 2024, récemment publié par l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), se penche sur la reprise du secteur touristique mondial après la pandémie de Covid-19, en mettant en lumière les progrès réalisés pour surmonter les séquelles économiques et sociales des années précédentes.
Dans ce contexte, le Maroc se distingue nettement comme l’un des leaders mondiaux en matière de reprise touristique. En 2024, le pays affiche des résultats surpassant ses performances d’avant la crise sanitaire. Alors que la reprise mondiale se situe à environ 99 % par rapport à l’année de référence 2019 (1,445 milliard d’arrivées contre 1,465 milliard), le Maroc a enregistré une augmentation de 35 % de ses arrivées touristiques, atteignant un total de 17,4 millions de visiteurs. Cette performance place le Royaume au 8e rang mondial des pays les plus visités, et au 4e parmi ceux présentant des arrivées touristiques significatives, juste après des pays comme l’Albanie, l’Arabie Saoudite et la Colombie. Le Maroc surpasse également ses concurrents régionaux directs, comme la Tunisie (+9 %) et l’Égypte (+23 %), et fait bien mieux que la moyenne africaine, qui est de +7 % par rapport à 2019.
En matière de recettes touristiques, le Maroc enregistre également un résultat remarquable, avec une hausse de 43 % par rapport à 2019. Le pays devient ainsi le champion de l’Afrique dans ce domaine, étant le seul représentant du continent à figurer dans le top 20 mondial des destinations touristiques.
Cette situation tombe à point nommé pour le ministère du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie sociale et solidaire, dirigé par Mme Fatim-Zahra Ammor, qui peut ainsi justifier les efforts et la solidité des performances du secteur touristique au cours de l’année écoulée. Cette réussite intervient alors que le gouvernement fait face à des critiques concernant la gestion du secteur touristique, principalement en raison de défis persistants dans la diversification de l’offre touristique et l’amélioration des infrastructures. La pression exercée par l’opposition parlementaire se fait ressentir, notamment sur la gestion des flux touristiques et les conditions d’accueil.
Toutefois, bien que les chiffres soient globalement positifs, plusieurs défis demeurent. Le tourisme au Maroc reste largement soutenu par les MRE (Marocains résidant à l’étranger), et la diversification des sources de visiteurs reste un objectif clé pour l’avenir. Par ailleurs, le secteur fait face à d’importants enjeux comme les embouteillages dans les aéroports, un facteur de risque pour 2025, et l’augmentation continue des prix des nuitées et des services annexes, ce qui pourrait nuire à la compétitivité du pays.
