Trafic aérien: le patron d’Airbus appelle à rouvrir les frontières en Europe
Le président exécutif de l’avionneur européen Airbus, Guillaume Faury, a appelé mardi à rétablir « la libre circulation des personnes » en Europe pour relancer le trafic aérien et « éviter des dommages trop profonds » sur les compagnies aériennes et le secteur aéronautique.
« Il faut que la réouverture de la libre circulation des personnes soit clairement déclarée dans le territoire européen », a déclaré M. Faury sur les médias France 2 et franceinfo.
Les frontières extérieures de l’UE sont fermées depuis le 17 mars. Pour les frontières intérieures, Paris espère un assouplissement des restrictions aux frontières à partir du 15 juin, a affirmé mardi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.
Avec les mesures sanitaires mises en place dans les aéroports et les avions, « on est prêts, maintenant, on a besoin de décisions politiques », a plaidé M. Faury, appelant à une « reprise des vols rapide pour éviter des dommages trop profonds sur les compagnies aériennes et donc un impact trop durable sur le secteur aéronautique et des sociétés comme Airbus ».
Quelque 5.071 vols ont été recensés lundi en Europe, selon l’Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne Eurocontrol, soit 85% de moins qu’à la même date un an plus tôt. La tendance est cependant en hausse de 5 points par rapport à mi-avril.
De la reprise rapide ou non du trafic aérien dépendront les conséquences industrielles et sociales pour Airbus, qui a déjà réduit d’un tiers ses cadences de production, a-t-il expliqué.
« Quand on perd 30 ou 40% de son activité, ce qui est très important c’est de comprendre combien de temps ça va durer et quelles sont les meilleures solutions à mettre en oeuvre. Aujourd’hui on est en train de regarder toutes les solutions, il faut être très clair », a-t-il détaillé.
« C’est une menace existentielle pour notre secteur, on regarde ce qu’il va falloir faire pour s’adapter », a-t-il affirmé alors qu’il était interrogé sur d’éventuels licenciements chez l’avionneur européen. « Personne ne peut rien exclure aujourd’hui tellement la situation est grave, il faut être honnête », a-t-il ajouté.
Airbus emploie 135.000 personnes, très majoritairement en Europe.
Avec AFP