Tunisie: Kais Saed, vainqueur de la Présidentielle avec près de 77 % des voix
L’universitaire Kaiss Saed a remporté la Présidentielle de dimanche avec 76,9 % des voix, devant son rival le président du parti « Qalb Tounès », Nabil Karoui qui a obtenu 23,1 %, selon un sondage de sortie des urnes réalisé par « Sigma Conseil ».
Le sondage, dont les résultats ont été diffusés par la Chaine de télévision « Al wataniya 1 », a concerné un échantillon de 14.000 électeurs répartis sur plusieurs circonscriptions électorales dans le pays.
Toujours selon « Sigma Conseil », un bureau spécialisé dans l’évaluation de l’audimat et des sondages politiques, 86,1% des personnes ayant voté pour le constitutionnel Kais Saed sont des universitaires contre 13,9 % pour Nabil Karoui, président de « Cœur de Tunisie ».
La même source ajoute que 73,4% des femmes ont voté pour Saed contre 20,8% pour Karoui, et 79,2% des hommes ont votés pour le candidat indépendant et le reste pour Karoui.
Pour sa part, l’institut de sondage « Emrhod Consulting » a donné un taux de 72,53% au candidat au second tour des élections présidentielles anticipées Kais Saïed qui serait ainsi le nouveau président de la République.
Le même institut donne par ailleurs un taux 27,47 au candidat Nabil Karoui.
Lors d’une conférence de presse peu après l’annonce de ces résultats, l’universitaire Kais Saied, qui est né le 22 février 1958 à Tunis, a félicité le peuple tunisien pour ce choix.
Il s’est engagé à respecter les dispositions de la Constitutions, faisant état de la continuité de l’Etat.
Pour sa part, Nabil Karoui a relevé qu’un million d’électeurs ont voté pour son parti, exprimant la détermination à poursuivre l’action pour la défense des démunis.
M. Karoui a indiqué qu’il attendra les résultats officiels préliminaires de l’ISIE pour réagir, rappelant qu’il avait été « injustement emprisonné et empêché de mener sa campagne électorale ».
« Il n’y avait aucune égalité des chances durant ces élections, législatives et présidentielle. J’avais un programme pour rompre avec la pauvreté, mais je ne pouvais le présenter. Les 48 heures dont je disposais ne me permettaient pas de faire grand chose, sans oublier mon état de santé à la sortie de la prison », a-t-il ajouté, relevant qu’il avait un rêve et une vision pour la Tunisie.
« On ne s’arrêtera pas là », a-t-il insisté. « On est le deuxième bloc au Parlement. On sera dans l’opposition, mais on ne bloquera pas les projets qui sont en phase avec notre programme », a-t-il expliqué.
Nabil Karoui a indiqué qu’il avait été « lésé » par rapport à son adversaire qui avait bénéficié de beaucoup plus de temps pour être au contact avec ses sympathisants et son équipe de campagne.
« Ce n’est pas encore fini, j’exercerai tous mes droits et mon équipe juridique décidera des démarches à entreprendre », a-t-il souligné.
Donné vainqueur lors de ce scrutin, Kais Saed avait obtenu un diplôme d’études approfondies en droit international public de la Faculté de droit et des sciences politiques de Tunis, d’un diplôme de l’Académie internationale du droit constitutionnel et d’un diplôme de l’institut international de droit humain à Saint-Rémo en Italie.
Il a entamé sa carrière professionnelle en tant que professeur à la Faculté de droit et des sciences économiques et politiques de Sousse en 1986. Il a ensuite enseigné à la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis en 1999.
M. Saied a aussi occupé le poste de directeur du département de droit public à la Faculté de droit et des sciences économiques et politiques de Sousse de 1994 à 1999.
Il était membre du groupe d’experts du Secrétariat général de la Ligue arabe entre 1989 et 1990 et expert auprès de l’Institut arabe des droits de l’Homme de 1993 à 1995.
Il a aussi occupé les postes de Secrétaire général et de vice-président de l’association tunisienne du droit constitutionnel de 1990 jusqu’à 1995 et membre du conseil scientifique et du Conseil de la direction de l’Académie internationale du droit constitutionnel depuis 1997 et président du Centre de Tunis du droit constitutionnel pour la démocratie. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et articles traitant du droit constitutionnel.