Un député et 24 autres suspects jugés pour détournement de fonds publics

Un scandale financier secoue la commune de Sidi Allal Bahraoui, dans la province de Khemisset. Un député du Parlement, Rahhou El Hilaa, du Parti Authenticité et Modernité (PAM), ainsi que 24 autres personnes, sont poursuivis pour avoir manipulé des contrats liés à un programme d’infrastructures financé en partie par le Fonds d’équipement communal (FEC). Cette scandale vient révéler les dysfonctionnement de la gouvernance financière publique, qui malgré plusieurs réformes du gouvernement reste une équation difficile.

Le procès, qui a débuté lundi dernier devant la chambre criminelle de la Cour d’appel de Rabat, compétente en matière de délits financiers, attire l’attention dans un pays qui souffre de la corruption et d’une administration souvent inefficace. L’affaire a été révélée par le quotidien Al Akhbar dans son édition du 6 septembre 2023.

Selon le journal, l’enquête menée par le ministère public a mis en évidence une série de manquements dans la gestion des projets du programme de rénovation urbaine de la ville de Sidi Allal Bahraoui, doté de 70 millions de dirhams, dont 41 millions provenant du FEC.

Parmi les irrégularités constatées, figurent la manipulation de contrats, l’absence de système de contrôle et d’audit, le non-respect des procédures d’appels d’offres publics, la surfacturation des travaux et la falsification des documents administratifs.

Le député Rahhou El Hilaa est accusé d’être à la tête d’une entreprise qui a bénéficié de marchés de la commune, en complicité avec l’ancien président de celle-ci, également poursuivi. Le député était le secrétaire général régional du PAM, qui fait partie de l’actuelle coalition gouvernementale.

Les autres accusés sont des architectes, des directeurs de sociétés et de bureaux d’études, des ingénieurs et des fonctionnaires municipaux. Ils sont inculpés de dilapidation de deniers publics, d’abus de pouvoir, de faux et usage de faux et d’escroquerie.

Le procès a été reporté à plusieurs reprises en raison de l’absence de certains des accusés aux audiences. Il devrait se poursuivre dans les prochaines semaines. Les prévenus encourent des peines allant jusqu’à 20 ans de prison ferme.

Le principe de bonne gouvernance mis en rude épreuve

La situation actuelle du Maroc en matière de gouvernance économique soulève de nombreuses préoccupations. Le scandale financier impliquant le député et 24 autres suspects n’est qu’un exemple parmi d’autres de la corruption et de l’inefficacité de l’administration dans le pays. Pour les institutions de gouvernance économique ont longtemps alerté sur l’absence de transparence et de responsabilité dans la gestion des fonds publics. D’ailleurs, les procédures d’appels d’offres publics sont souvent contournées, ce qui favorise les pratiques de surfacturation et de détournement de fonds. Les contrôles et audits insuffisants permettent à ces pratiques de se perpétuer.

En outre, l’inefficacité de l’administration publique est un problème récurrent. Les délais d’octroi des autorisations et des permis sont souvent longs et lourds, ce qui entrave le développement des entreprises et l’attraction des investissements. Les procédures bureaucratiques complexes et la lenteur des décisions administratives créent un climat d’incertitude pour les entrepreneurs, pendant que le gouvernement tente par plusieurs réformes d’améliorer la gouvernance publique par l’efficacité et célérité dans les procédures. Parce que selon l’autorités publique ces problèmes constituent un facteur de blocage sur le programmes et stratégies économiques

En plus de tous ces facteurs, le manque de coordination entre les différents organes de l’administration publique est également un problème majeur. Les politiques économiques et les projets de développement sont souvent mal synchronisés, ce qui nuit à leur efficacité et à leur impact sur le terrain. Une meilleure coordination et collaboration entre les ministères et les administrations locales est essentielle pour garantir une gouvernance économique cohérente et efficace.

Pour remédier à ces problèmes, l’Exécutif mise sur des réformes profondes afin d’améliorer la transparence et la responsabilité dans la gestion des fonds publics en renforçant les contrôles et les audits, en promouvant l’utilisation de technologies de l’information et de la communication, et en sanctionnant sévèrement les actes de corruption.

Une réforme de l’administration publique est également mise en avant pour les gouvernement successifs pour renforcer son efficacité et sa coordination. Cela passe par la simplification des procédures administratives, la numérisation des services publics, et la mise en place de mécanismes de coordination et de suivi solides.

 

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