Une étude américaine fait le lien entre la pollution atmosphérique et les décès élevés par COVID-19
Les Américains dans les communautés où les niveaux de smog sont plus élevés courent un plus grand risque de mourir du COVID-19, selon une nouvelle étude scientifique qui suggère que l’impact sur la santé du nouveau coronavirus est aggravé par une exposition à long terme à la pollution atmosphérique.
Les scientifiques de l’école de santé publique de l’université de Harvard ont analysé les données de plus de 3.000 comtés américains pour lier de petites augmentations de l’exposition à long terme à la pollution par les particules fines à des taux de mortalité considérablement plus élevés dus au coronavirus.
Selon le Los Angeles Times qui se fait l’écho de cette étude, les chercheurs ont ainsi calculé les niveaux moyens à long terme de pollution par les particules fines – microparticules inférieures à 2,5 microns appelées PM2,5 qui s’infiltrent et endommagent les poumons – enregistrés de 2000 à 2016, et l’ont comparé aux plus de 7.000 décès dus à COVID-19 qui s’étaient produits jusqu’à la date du 4 avril 2020. Ils ont constaté qu’une augmentation de seulement un microgramme par mètre cube de PM2,5 a été associée à une augmentation de 15% du taux de mortalité par le coronavirus.
Francesca Dominici, professeur de biostatistique à Harvard et co-auteur de l’étude, a déclaré que son équipe a accéléré ses recherches par « obligation morale » en réponse à la forte augmentation des décès liés au coronavirus afin d’aider à éclairer la réponse à cette crise sanitaire.
Les scientifiques ont diffusé leur manuscrit avant sa publication officielle, alors qu’il fait l’objet d’un examen par les pairs, et ont rendu publiques leurs données dans l’espoir qu’elles puissent être utilisées dans le monde entier pour aider à intensifier la recherche et prévenir les décès.
Le professeur Dominici a fait savoir qu’il s’agissait, à sa connaissance, de la première étude nationale à quantifier la relation entre les taux de mortalité par coronavirus et l’exposition à l’un des types de pollution atmosphérique les plus répandus. Selon elle, les responsables sanitaires devraient accorder une plus grande attention à limiter les dégâts dans les communautés les plus polluées.