Une tempête organisationnelle au cœur du Fonds de Dépôt et de Gestion : La réforme nécessaire de Khalid Safir

Lorsqu’il s’agit de bâtir une locomotive de développement solide et stable, la recherche d’un leader compétent et intègre est essentielle. C’est dans cette optique, certainement, que Sa Majesté le Roi a nommé Khalid Safir en tant que directeur général de la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG).

Sa mission principale est de poursuivre la dynamique de transformation de la CDG entamée par son prédécesseur, Zaghnoun, qui a totalement transformé ce bras financier de l’État, représentant plus de 24% du PIB marocain avec un bilan consolidé de 325 milliards de dirhams (30,8 milliards d’euros) et un volume de dépôts sous gestion de 13,5 milliards d’euros. Avec la nomination de Khalid Safir, l’ancien wali, directeur général des collectivités territoriales, on savait que des dossiers allaient être déterrés.

Et ce sont nos confrères du journal « Al Sabah » qui annoncent qu’une véritable tempête organisationnelle a été déclenchée par Khalid Safir, directeur général du Fonds de dépôt et de gestion (FDG), à la suite d’un remaniement radical des ressources humaines de cette institution financière où des démissions et des transferts se sont succédés.

la première année de Safir, à la tête du bras financier de l’État s’achève donc sur une inspection révélant des failles financières de l’ordre des milliards. Ces déséquilibres et infractions ont provoqué la cessation des missions de nombreux cadres et responsables, avec des enquêtes toujours en cours qui pourraient aboutir à la chute de figures considérées jusqu’alors comme « intouchables ».

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Au fur et à mesure que les investigations avancent pour déterminer les responsabilités et imposer les sanctions appropriées, certains responsables du FDG ont préféré prendre les devants en démissionnant, craignant d’être tenus pour responsables. Parmi eux, deux directeurs généraux, dont l’un est le fils d’un ancien secrétaire général d’un parti politique dont les rejetons occupent divers postes au sein de l’institution.

L’inspection a également levé le voile sur un déficit financier considérable lié à un entrepreneur de Casablanca. Celui-ci a réussi à acquérir des terrains d’une valeur de 70 milliards sans s’acquitter de leur coût, tout en élargissant le cercle des transactions de gré à gré pour contourner les conditions imposées par les appels d’offres. Cette situation a soulevé des interrogations quant à la gouvernance financière du FDG.

La redistribution entreprise par le FDG a mis fin à une époque de supervision laxiste, qu’elle soit interne ou externe. Le Conseil supérieur des comptes, censé assurer ce contrôle, a été critiqué par certains partis qui ont souligné la nécessité de lutter contre la corruption sous toutes ses formes et dans tous les lieux où elle se manifeste, y compris au sein des organes de l’État et de ses fonds.

Pour rappel, l’institution assure la gestion de plus de 20 régimes de retraite et d’un fonds de solidarité. Ces entités se distinguent par leur grande diversité en termes de segments concernés et de nature des pensions. Elles opèrent à travers le Fonds de dépôt et de gestion de réserve pour garantir la gestion administrative et technique du Fonds national de retraite et d’assurance, et du régime collectif de paiement des pensions de retraite.

Force est de constater qu’en dirigeant pragmatique, Safir laisse des réalisations impressionnantes sur son passage et une réputation irréprochable.

Considéré comme la personne idéale pour secouer le cocotier et apporter le changement, Safir reste identique à lui-même. Rappelons-nous qu’en 2013, quelques jours après avoir critiqué la gestion de Casablanca dans un discours acerbe, SM le Roi l’avait nommé wali de l’entité économique la plus importante du royaume.

En somme, la nomination de Khalid Safir au poste de directeur général de la CDG est une preuve manifeste de sa capacité à apporter des changements positifs et à assainir la gestion publique. Il est donc tout à fait raisonnable de prévoir qu’il laissera une empreinte indélébile dans l’histoire de la CDG et de la gestion publique au Maroc.

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