Vaccins: l’UE hausse le ton contre AstraZeneca et exige qu’il honore son contrat

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé lundi le PDG d’AstraZeneca pour exiger qu’il honore les livraisons de son vaccin anti-Covid conformément au contrat avec l’UE, après l’annonce de retards, selon un porte-parole.

Les livraisons du vaccin AstraZeneca/Oxford, après un feu vert réglementaire européen attendu le 29 janvier, seront moins importantes que prévu au premier trimestre en raison d’une « baisse de rendement » sur un site de fabrication, avait prévenu vendredi le groupe britannique. Une annonce qui alarme après les difficultés de livraison du duo Pfizer-BioNTech.

Ursula von der Leyen « a parlé ce matin par téléphone au directeur général d’AstraZeneca, Pascal Soriot, et elle a affirmé très clairement qu’elle attend qu’AstraZeneca honore les contrats et conditions prévus dans l’accord de précommande » conclu par l’UE, a indiqué un porte-parole de la Commission.

La cheffe de l’exécutif européen lui a notamment rappelé « que l’UE avait investi d’importants montants dans les laboratoires, précisément pour s’assurer que la production monte en puissance avant l’approbation de mise sur le marché ».

« Bien entendu, des problèmes de production peuvent apparaître avec un vaccin complexe, mais nous attendons de l’entreprise qu’elle trouve des solutions et qu’elle exploite toutes les flexibilités possibles pour assurer rapidement les livraisons », a poursuivi le porte-parole, lors d’une conférence de presse.

La question du calendrier a fait l’objet lundi d’une réunion du « comité de pilotage » de l’UE réunissant des représentants du laboratoire et des Etats membres.

Parallèlement, la Commission devait dévoiler dans la journée un « mécanisme de transparence » selon lequel les entreprises pharmaceutiques auraient l’obligation de notifier aux autorités les acheminements vers des pays tiers des doses de vaccins produites sur le territoire européen, a indiqué à l’AFP un haut responsable bruxellois.

« Pascal Soriot était ravi de parler avec la présidente de la Commission », a commenté un porte-parole d’AstraZeneca. Le patron français « a insisté sur l’importance de travailler en bonne collaboration » avec les Etats, s’engageant à livrer ses vaccins « dès que possible », selon la même source.

La commissaire européenne à la Santé Stella Kyriakides avait envoyé dimanche au groupe britannique une lettre dans laquelle elle rappelait que l’augmentation des capacités de production parallèlement aux essais cliniques du vaccin est « l’un des principes importants du contrat », selon un autre porte-parole.

La Commission n’évoque pas pour le moment d’éventuelles suites judiciaires en cas de non respect du contrat. « Je ne pense pas que ce soit le moment de s’aventurer dans des discussions légales. A ce stade, ce qui est le plus important, c’est de discuter (…) pour voir comment les livraisons prévues dans le contrat peuvent avoir lieu », a souligné lundi le porte-parole.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, avait réclamé dimanche que les entreprises pharmaceutiques fassent preuve de « transparence » sur les raisons des retards de livraison, qui touchent AstraZeneca mais également le duo Pfizer-BioNTech.

La Commission européenne, chargée de négocier au nom des Vingt-Sept, a signé un contrat pour précommander jusqu’à 400 millions de doses du vaccin AstraZeneca/Oxford.

Il présente l’avantage d’être moins cher à produire que le vaccin de ses rivaux. Il est également plus facile à stocker et transporter, en particulier par rapport à celui de Pfizer/BioNTech qui doit être conservé à de très basses températures (-70°C).

( Avec AFP )

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