Vers une relance du pouvoir d’achat des consommateurs à la veille du ramadan

Par Yassine Chraibi 

Au vu du marasme économique mondial, notamment avec les tensions géopolitiques qui affectent négativement les échanges commerciaux entre les pays, la croissance économique mondiale ralentit de plus en plus notamment depuis la pandémie de la Covid-19 qui a paralysé, de façon globale, la dynamique des interactions inter-étatiques.

En février 2022, il y a eu le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, cela a provoqué une onde de choc sur le climat géopolitique mondial. Une guerre intra-européenne a émergé et a ravagé les espérances d’une paix mondiale en faisant miroiter le risque d’un enlisement du conflit à l’échelle mondiale.

Le 7 octobre 2023, le Hamas a attaqué Israël, considérée comme une troisième intifada, cela a créé officiellement une guerre entre le Hamas et Israël, et ceci 50 ans jour pour jour après la guerre du Kippour, date symbolique mais lourde de conséquences, avec un bilan humain catastrophique jusqu’à 30.000 morts du côté palestiniens, jusqu’à aujourd’hui, depuis 4 mois.

Cela a réveillé des tensions régionales et les pays du Moyen-Orient tels que l’Iran, la Jordanie, l’Arabie Saoudite et le Yémen ont condamné unanimement la répression totale d’Israël à l’encontre des Gazaouis, ce qui a eu pour effet de créer des représailles de la part des houthis qui se sont attaqués à multiples reprises, à des navires de commerce transitant dans la mer rouge, axe commercial international, avec pour revendication soutenir le Hamas dans la bande de Gaza.

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Tous ces facteurs conjugués ont engendré un ralentissement mondial de la croissance occasionnant ainsi l’inflation dans de nombreux pays à l’échelle mondiale. Bien entendu, le Maroc est également touché par cette crise systémique avec une inflation qui a pénalisé fortement le pouvoir d’achat des ménages marocains. Ajoutant à cela une sécheresse, qui dure depuis 6 ans. Ces facteurs impondérables ont affecté durablement l’équilibre de la balance commerciale du Maroc.

Cependant le Royaume, pour faire face à cette situation de crise économique, mise sur plusieurs leviers de croissance notamment l’industrie automobile qui a établi un record. En effet, le pays ambitionne de doubler sa capacité de production annuelle à 2 millions de voitures d’ici 2030, contre 700.000 voitures actuellement grâce aux usines Stellantis et Renault, implantées au Maroc, avec les voitures thermiques et électriques. La plupart de ces véhicules sont exportés vers le marché européen.

De même, le Maroc a lancé la voiture locale NEO, qui représente un levier de croissance à long terme. On note aussi un autre pilier de croissance qui vient contrebalancer les répercussions négatives de la sécheresse et de l’inflation, c’est le secteur du tourisme qui a enregistré 14 millions de touristes en 1 an, en drainant des revenus de 9.6 milliards de dollars, enregistrant une hausse de 15.8%. L’objectif en 2026 pour le Maroc serait d’accueillir 17.5 millions de touristes et 26 millions à la fin de la décennie. Ces leviers de croissances vont stimuler, à coup sûr, plusieurs secteurs du paysage économique marocain notamment : l’immobilier, le tourisme, les banques, le transport et enfin les infrastructures telles que les routes, stades et hôtels.

Cet engouement économique visera à équilibrer la balance commerciale du Maroc, avec une compensation qui permettra de subventionner les agriculteurs et financer la couverture sociale des citoyens marocains. Cela aura pour effet de relancer la dynamique de croissance en créant ainsi un cycle vertueux, la demande va relancer l’économie marocaine, les ménages vont  dépenser plus et l’inflation va fortement baisser permettant de juguler la crise économique passagère et mettre un frein au déficit de la balance commerciale du Maroc.

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