Washington Post : des combattants du Polisario formés par l’Iran arrêtés en Syrie

Une révélation explosive vient secouer la scène géopolitique du Maghreb et du Moyen-Orient : plusieurs centaines de combattants issus du Front Polisario auraient été formés militairement par l’Iran, avant d’être récemment interpellés en Syrie. C’est ce que rapporte The Washington Post, citant des sources diplomatiques et régionales de haut niveau.
Selon les informations du quotidien américain, ces arrestations massives opérées par les autorités syriennes jettent une lumière crue sur une stratégie d’influence plus vaste de la République islamique d’Iran, bien au-delà de son périmètre traditionnel. Depuis plusieurs années, Téhéran chercherait à tisser une toile d’alliances à travers des groupes armés dans diverses zones de tension, notamment en Afrique du Nord. Le Polisario – mouvement séparatiste revendiquant l’indépendance du Sahara occidental – se serait inséré dans cette logique, recevant une formation avancée de la part d’experts iraniens.
Des diplomates européens et des responsables régionaux interrogés par le Washington Post confirment que cette formation s’inscrit dans une démarche planifiée de long terme. L’objectif : renforcer des réseaux de groupes partenaires capables de servir les intérêts iraniens dans des contextes géopolitiques diversifiés.
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Mais un tournant inattendu semble s’opérer à Damas. Les services de sécurité syriens auraient procédé à l’arrestation de plusieurs centaines de ces combattants, suscitant une série de questions sur les raisons exactes de cette volte-face. Si les motivations du régime syrien restent floues, l’ampleur de l’opération laisse entrevoir un malaise croissant ou une tentative de réajustement dans ses relations avec Téhéran, voire un désengagement partiel vis-à-vis de certains acteurs considérés comme problématiques.
Ces événements interviennent dans un contexte diplomatique chargé. À Washington, les États-Unis ont réaffirmé leur appui indéfectible au Maroc concernant la question du Sahara. Dans une déclaration officielle émise mardi par le département d’État américain, le plan d’autonomie proposé par Rabat a été qualifié de « seule base sérieuse, crédible et réaliste » pour parvenir à une solution politique durable à ce différend régional.
Ce message diplomatique fort s’inscrit dans la continuité d’une rencontre entre le chef de la diplomatie, Nasser Bourita, et le secrétaire d’État américain, Marco Rubio. Les deux responsables ont insisté sur le caractère stratégique de la coopération entre Rabat et Washington, tant en matière de sécurité régionale que de stabilité au Sahel et au-delà.
L’affaire des combattants du Polisario en Syrie pourrait ainsi avoir des répercussions bien au-delà du théâtre moyen-oriental. Elle risque de renforcer le discours marocain sur la nature réelle du mouvement séparatiste, tout en mettant en lumière les ramifications internationales d’un conflit souvent perçu comme strictement local. Plus encore, elle soulève des interrogations majeures sur l’instrumentalisation des causes indépendantistes par des puissances extérieures en quête d’ancrage géopolitique.