ZLECAF, un espace « fertile » pour stimuler la croissance de l’économie marocaine
Le 1 janvier 2021 était une date spéciale pour notre continent , elle a marqué l’entrée en vigueur officielle de l’Accord de libre-échange du continent Africain, un accord envisagé depuis 1963 et concrétisé après un vrai coup de pouce le 21 Mars de 2018 à Kigali, lorsque 44 pays ont exprimé leurs accords pour la création de la plus grande zone de Libre échange depuis la création de l’OMC.
La ZLECAF pourrait sortir 30 millions africains de l’extrême pauvreté, et améliorer les revenus de 68 millions africains qui vivent au-dessous de 5.5 dollars par jour, elle pourrait également rapporter facilement 300 milliards de dollars grâce à la suppression des barrières douanières et la levée de toutes les procédures bureaucratiques qui constituent aujourd’hui un frein au développement du commerce africain. Toujours selon les prévisions des experts économiques de l’OMC, la concrétisation de la ZLECAF pourrait apporter à l’Afrique 450 milliards de dollars d’ici 2035 et augmenter le volume des exportations pour atteindre 560 milliards de dollars, il faut bien noter que à cause des restrictions douanières interafricaine, les pays de notre cher continent n’arrivent pas à exploiter pleinement leurs potentiels ce qui pénalise la contribution de l’Afrique dans le commerce international qui ne dépasse pas 2.5 %.
Un autre exemple illustrant la cherté du coût de transport en Afrique, est celui d’une compagnie de boissons gazeuses installée à Kenya, ladite compagnie trouve plus bénéfique d’acheter ses fruits de la passion à partir de la Chine et de les transporter jusqu’au Kenya, que de les acheter de l’Ouganda voisin.
Au niveau du transport routier, l’Afrique souffre d’une défaillance grave au niveau de l’infrastructure routière, en effet, le kilométrage des routes goudronnées est au alentour de 318 m pour 1000 habitants, alors que qu’en France, il est de l’ordre de 15.000 m pour 1000 habitants.
3) Fixer un taux d’intégration qui permet de protéger le produit made in Africa.
La résolution de ce système ne serait possible que si on établit une matrice qui regroupe les paramètres suivants : La liste des produits à forte valeur ajoutée en Afrique, affectation de chaque produit à un coefficient de pondération déterminé selon l’état de l’infrastructure dont il a besoin pour circuler librement, puis classement de ces produits pondérés , et finalement la fixation du taux d’intégration pour les produits qui figurent en-tête du classement.
En absence d’une infrastructure développée, et pour parvenir à encourager les échanges commerciaux au sein de la ZLECAF, on est amené à travailler avec les moyens de bord dont on dispose en attendant des projets d’investissement susceptibles d’améliorer le niveau d’infrastructures.
Par ailleurs, les pays africains doivent contribuer dans une caisse d’investissement dont la gestion sera confiée à la Banque Africaine de Développement, et ce pour promouvoir l’infrastructure dans la ZLECAF.
En ce qui concerne les autres zones de libre échange à savoir : le Marché Commun de l’Afrique Central et Australe « COMESA », la Communauté de développement de l’Afrique Central « SADC », la communauté économique des états de l’Afrique Central « CEMAC », la communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest « CEDEAO », l’union du Maghreb Arabe « UMA », il faut qu’ils se dissolvent au sein de la ZLECAF pour ne pas avoir une fragmentation des flux commerciaux et converger tous les efforts déployés pour aboutir au même objectif.
Pour le Maroc, il est inutile de rappeler son attachement à l’Afrique, puisqu’il occupe la première place du podium des investisseurs africains en Afrique de l’ouest et la seconde place sur l’ensemble du continent, il a injecté 8 milliards de dollars dans différents projets en Afrique et il ne cesse d’afficher son ambition de continuer sur cette voie.
La ZLECAF est un espace fertile pour stimuler la croissance de l’économie marocaine, en effet, selon une étude faite par la banque mondiale, le Maroc serait dans le top 10 des pays africains bénéficiaires et le champion en Afrique du Nord en terme de croissance des revenus, avec une hausse prévue de 8% , la ZLECAF pourrait également être une source d’approvisionnement pour le royaume surtout pour la matière première destinée au secteur automobile, à titre d’exemple, la bauxite et le caoutchouc, en effet pour le besoin des carrosseries, le Maroc pourrait importer la bauxite du Ghana avec un coût économiquement avantageux, et importer également les dérivés du caoutchouc de la côte d’ivoire pour la pneumatique des voitures.