Affaire Gdim Izik: Les objets saisis exposés aux mis en cause

La Chambre criminelle près l’annexe de la Cour d’appel à Salé a procédé, lundi, à l’exposition des objets saisis aux accusés dans les événements de Gdim Izik, survenus en octobre et novembre 2010.

Lesdits objets, légalement transférés à la Cour, conformément à l’ordonnance de la Cour de cassation, comprennent des armes blanches, des téléphones portables et des sommes d’argent en monnaies nationale et étrangère.

La défense des accusés a estimé que la Cour n’a pas observé les formalités légales en matière d’exposition des objets saisis. Pour sa part, le représentant du parquet a souligné que ces objets ont été dument transférés à la Cour, avec les documents relatifs à cette affaire et qu’un inventaire a été établi avant de les déposer près le secrétariat-greffe, requérant le rejet de la requête de la défense pour non-conformité à la loi.

Cette 13ème audience du procès a été, également, marquée par la comparution des témoins, notamment les rédacteurs des procès-verbaux. A leur entrée dans la salle d’audience, ces derniers ont subi des insultes et des offenses de la part des accusés, une attitude rejetée par le représentant du parquet, qui a demandé à la Cour d’appliquer les dispositions de l’article 358 du Code de procédure pénale (CPP), qui lui confère le pouvoir de renvoyer l’accusé de la salle en cas de perturbations de l’audience.

Le représentant du parquet a relevé que la Cour a décidé de convoquer ces témoins en réponse à la requête de la défense des accusés et conformément aux dispositions de l’article 452 du CPP, en vue d’établir la vérité.

La Cour a, de son côté, décidé d’appliquer les dispositions du CPP en cas d’atteinte aux témoins, affirmant que ces derniers sont placés sous sa protection et disposent de toutes les garanties conférées par la loi.

Dans une déclaration à la presse, l’un des avocats de la partie civile, Ibrahim Rachidi, du barreau de Casablanca, a indiqué que ce qui s’est produit lors de cette audience et les insultes proférés à l’encontre des témoins, visent à perturber le déroulement normal du procès, surtout que la citation des témoins à comparaître est intervenue sur demande de la défense des accusés.

S’agissant des rapports de la commission chargée de l’expertise médicale pratiquée sur les accusés, M. Rachidi a expliqué que toutes les parties concernées ont reçu les conclusions des rapports médicaux de 16 accusés dans cette affaire, alors que 5 autres ont refusé de se soumettre à cette expertise, ajoutant que cette opération, menée par trois professeurs, ne peut être contestée.

Il est à noter que quatre témoins et un accusé poursuivi en état de liberté ne se sont pas présentés à l’audience. La Cour a, donc, décidé d’accorder un délai de 48 heures pour les faire comparaître.

Les événements de Gdim Izik avaient fait 11 morts et 70 blessés parmi les forces de l’ordre et quatre parmi les civils, ainsi que d’énormes dégâts matériels portés à des édifices publics et des biens privés.

Le tribunal militaire de Rabat avait prononcé, le 17 février 2013, des peines allant de 20 ans de prison ferme à la perpétuité contre les personnes impliquées dans cette affaire.

Depuis son renvoi devant la Chambre criminelle près l’annexe de la Cour d’appel à Salé le 26 décembre 2016, ce procès est suivi par plusieurs associations de défense des droits de l’Homme, des ONG indépendantes nationales et internationales, des observateurs, des familles des victimes et des accusés, ainsi que par plusieurs médias nationaux et étrangers.

Les accusés sont poursuivis pour « constitution de bandes criminelles et violences sur les forces de l’ordre ayant entraîné la mort avec préméditation, mutilation de cadavres et complicité », chacun en ce qui le concerne.

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