Travail des ‘’petites bonnes’’ : les ONG montent au créneau

Les associations membres du collectif «Pour l’éradication de l’exploitation des mineur(e)s dans le travail domestique» ont durci le ton quant à l’application de la loi 19-12 qui tarde à venir.

A l’occasion de l’examen du programme du gouvernement, le collectif a publié un communiqué de presse dans lequel il déclare que « Le programme présenté par le Chef du Gouvernement devant les deux chambres du Parlement réunies mercredi 19 avril 2017, ne prévoit aucune action pour sauver des dizaines de milliers de mineures de l’exploitation domestique et des risques en lien avec le travail pénible à huis clos ». 

De leur côté, les ONG dénoncent une certaine tiédeur politique. Devant ce silence, lcollectif a fait savoir que, dès l’annonce de la constitution de la majorité parlementaire et pendant l’élaboration du programme de Gouvernement, début avril, il a écrit au Chef de Gouvernement et aux chefs de partis composant la majorité pour leur rappeler leurs engagements concernant le texte qui avait été voté en juillet 2016 et publié en août, relatif à l’emploi des ‘’petites bonnes’’.

Parmi ses revendications, le collectif appelle à modifier les dispositions des articles 6 et 27 pour permettre d’appliquer immédiatement la limitation à 18 ans de l’âge minimal d’accès au travail domestique, renforcer l’article 23 sur la dissuasion et la répression en distinguant le cas des mineur(e)s de celui des travailleur(e)s domestiques adultes et en traitant des personnes morales intermédiaires. Le collectif requiert que les « travailleur(e)s sociaux » soient doté de statut leur permettant d’assurer les actions de repérage, d’information, de retrait des mineur(e)s et leur accompagnement jusqu’à réinsertion consolidée.

Selon les publications de l’OIT et de celles du Collectifelles seraient entre 60.000 et 80.000 filles âgées de moins de 15 ans exploitées comme « petites bonnes ». Contraintes à travailler parce que leur survie et celle de leur famille en dépendent, elles supportent des conditions de travail et de vie dégradantes, ne correspondant ni à leur âge ni à leurs capacités physiques et psychiques. De plus, il s’agit d’une pratique d’exploitation de filles mineures, dont une grande majorité est âgée de 8 à 15 ans, qui se passe à l’intérieur des maisons, dans le secret et la duplicité collective.

C.O

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page