2éme journée de la 44ème session de l’Académie du Royaume du Maroc
Dans sa 2èmejournée de la 44ème session, organisée à Rabat, du 24 au 26 janvier, les travaux de l’Académie du Royaume du Maroc se sont poursuivis, ce mercredi 25 janvier, avec la participation d’une pléiade d’académiciens et d’universitaires intervenant sur les différentes thématiques de la modernité sous ses multiples facettes et dimensions.
La première journée de la session a été dédiée à deux conférences traitant des thématiques « La question de la modernité » et « Modernité, références théoriques et intellectuelles.
Les deux conférences du mercredi 25 janvier, présidées simultanément par M. Driss Alaoui ABDELAOUI, membre de l’Académie du Royaume du Maroc et M. Antoine SEIF, professeur universitaire au Liban, ont été consacrées aux thématiques « Représentations de la modernité et de la modernisation (droit et institution) » et « Modernité et patrimoine, interprétations antagonistes ».
La représentation de la modernité et de la modernisation au Maroc doit être perçue comme un processus qui s’inscrit dans un continuum historique non linéaire, c’est ce qu’ont souligné les académiciens, lors de cette 2ème journée de la 44-ème session de l’Académie du Royaume du Maroc.
Ce processus, qui puise dans la tradition et la modernité, ne peut être conçu en dehors d’un continuum historique intelligible et rationnel, certes, mais en tenant compte des rapports de force dans la société et les fondements de l’identité nationale.
‘’L’identité nationale ne connaît pas de frontières culturelles et est ouverte à la modernité ‘’, a déclaré M. Mohammed ACHARGUI, Président du conseil constitutionnel. Ainsi, le Royaume du Maroc, Etat musulman souverain, attaché à son unité nationale et à son intégrité territoriale, entend préserver, dans sa plénitude et sa diversité, son identité nationale indivisible. Son unité, forgée par la convergence de ses composantes arabo-islamique, amazighe et saharo-hassanie, s’est nourrie et enrichie de ses affluents africain, andalou, hébraïque et méditerranéen.
M.ACHARGUI a souligné, aussi, les grandes lignes de la modernité constitutionnelle en évoquant ses caractéristiques à savoir la primauté du droit, la souveraineté de la constitution, l’hégémonie des droits de l’Homme, la suprématie du droit international sur les législations nationales, la consécration des principes de la démocratie participative et de la bonne gouvernance.
Pour sa part, M. Driss GUERRAOUI, professeur à l’Université Mohammed V, secrétaire Général du Conseil économique Social et environnemental, a tenté dans son intervention intitulée : « La réforme économique au Maroc 1956-2016, acteurs et facteurs bilans et défis », une lecture de la genèse de la modernisation économique du Maroc à partir d’une analyse des déterminants (acteurs et facteurs), qui ont présidé à la réforme économique au Maroc entre 1956 et 2016. Cette contribution examine, également les éléments du bilan raisonné de cette modernisation, tout en mettant en perspective les défis futurs de la réforme économique dans le Maroc des prochaines décades du XXIème siècle.
D’autres interventions d’académiciens internationaux ont marqué cette journée. Citons par exemple «La / les modernité(s) de la coopération internationale » de M. Guillaume DEVIN, professeur à Sciences-Po ou « La langue arabe et la question de la Modernité » par M. Ahmed Mohammed AL DHOBAIB, membre de l’Académie du Royaume du Maroc.
Le modèle de l’expérience nippone en matière de modernisation a été mis en lumière par l’intervention de M. Mohammed AAFIF, professeur universitaire ayant pour thème « Expérience de la modernisation au japon : itinéraire unique et relation exceptionnelle au patrimoine » et de M. Pierre-François SOUYRI, professeur à l’université de Genève, au département d’Etudes Est-Asiatiques, dans « Moderne sans être occidental : le cas du Japon au XIXe Siècle ».
La dernière journée, quant à elle, s’intéressera aux thématiques « Modernité, pensée et création », « Modernité, religion et valeurs » et « Les effets de la modernité et la question sociale ».
Dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière, l’Académie du Royaume du Maroc se distingue par sa vocation multidisciplinaire et la diversité des nationalités de ses membres. Elle est chargée d’encourager la recherche dans les domaines des sciences, de la religion, de la philosophie, de l’éthique, de l’histoire, des beaux-arts, des sciences expérimentales, de la médecine, de la diplomatie, des sciences de la guerre, de l’administration, de l’économie, de l’industrie et de l’urbanisme, entre autres.
Oulkhir Chaouki