Journée nationale de la sécurité routière, un fort engagement pour une cause sociétale
La journée nationale de la sécurité routière, qui coïncide annuellement avec le 18 février, constitue une occasion pour redoubler les efforts en matière d’engagement et de mobilisation en faveur de cette cause nationale mais également pour sensibiliser aux coûts économique et sociétal des accidents de la route.
Le constat demeure alarmant malgré la baisse considérable du nombre des victimes de la route. Les chiffres sont là pour nous rendre la vue plus claire. Chaque année, 3.500 personnes sont tuées sur nos routes et plus de 100.000 autres sont blessées, soit une moyenne de 9 morts et 320 blessés par jour.
Même si le nombre de personnes tuées dans des accidents de la route a enregistré une baisse de 3,16% entre novembre 2017 et octobre 2018, les 3.435 personnes tuées durant la même période sont des vies humaines gâchées. Quant au nombre des blessés graves, il a accusé une baisse de 4,37% pour s’établir à 8.731.
Pour Benacer Boulaajoul, président permanent du Comité nationale de prévention des accidents de la circulation (CNPAC), ce rendez-vous annuel est devenu une occasion « pour faire un bilan de ce qui a été réalisé annuellement, mais également pour identifier les écueils qui étaient derrière la non-réalisation ou le déploiement de certains projets ».
Cette journée nationale constitue une véritable « occasion pour faire connaître, impliquer et donner un rayonnement autant que possible à cette cause nationale auprès de toutes les couches de la société marocaine », a-t-il renchéri, assurant que « la sécurité routière est une priorité ».
Le Comité vise « à assurer un niveau d’engagement possible autour de cette cause », a-t-il dit dans un entretien à la MAP à l’occasion de la célébration de cette journée placée cette année sous le thème « Je m’engage … pour la vie ».
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« C’est pour cela qu’on a lancé une charte de bonne conduite qui précise un certain nombre d’engagements éthiques et moraux pour que l’on puisse faire régner sur la voie publique une atmosphère de respect et de courtoisie », a poursuivi M. Boulaajoul, soulignant que le CNPAC ambitionne à travers le lancement de cette charte de rassembler le maximum de signataires car « chacun de nous est concerné ». Cette charte mobilise l’ensemble des acteurs et s’appuie sur les artistes, sportifs et acteurs de la société civile, a-t-il précisé. Pour le secrétaire permanent du CNPAC, chaque accident est un accident de trop : « On ne peut jamais être satisfait tant qu’il y a des morts et des blessés graves sur la route ».
« On dit toujours qu’il y a une vie avant l’accident et après l’accident, quelle que soit la gravité de celui-ci », a-t-il relevé, appelant à combattre farouchement les comportements à risque, comme l’utilisation du téléphone en conduisant et le non-respect de la limitation de vitesse et du port de la ceinture de sécurité.
D’autre part, M. Boulaajoul a fait état d’une « nette amélioration » des indicateurs relatifs à la sécurité routière, notamment le nombre des tués rapporté à la population, au trafic et au parc circulant. Aujourd’hui le nombre des tués enregistré en 2018 et 2017 correspond au nombre des tués en 2001 et 2002, sachant qu’entre 2001 et 2018, « le parc automobile et le trafic ont été multipliés par deux », note-t-il, ajoutant que si le nombre des personnes mortes sur la route était proportionnel à la croissance du parc automobile qui augmente de 6% annuellement, on devait compter environ 6.000 décès par an. La stratégie 2017/2016 vise à réduire de moitié le nombre des tués sur la route au niveau national, a fait remarquer M. Boulaajoul, soulignant qu’aujourd’hui tous les moyens et éléments sont réunis pour atteindre ces objectifs.
Le secrétaire permanent a tenu à rappeler que le CNCAP est dans une transition institutionnelle dans la mesure où l’Agence nationale de sécurité routière verra bientôt le jour.
Se disant optimiste quant au niveau de la sécurité routière au Royaume, M. Boulaajoul a assuré que « notre pays est sur la bonne voie », plaidant pour l’intégration de l’éducation routière dans l’environnement scolaire.
Au niveau international, « on est apprécié et bien indexé et l’expérience marocaine est reprise à différents niveaux », s’est-il félicité. « Le Royaume bénéficie d’une certaine notoriété au niveau international puisqu’il préside la Prévention routière internationale (PRI) et l’observatoire africain de la sécurité routière », a-t-il dit, ajoutant qu' »on veut et on peut faire mieux ».
Depuis l’instauration en 2006 de la journée nationale de la Sécurité routière, le Maroc ne cesse de déployer des efforts considérables pour faire face à l’hécatombe des accidents de la circulation. Cette journée est devenue, au fil des années, un événement incontournable en matière de communication et de sensibilisation à la sécurité routière.