Omar Fassi Fehri met en exergue l’impact des progrès scientifiques sur la médecine
Le secrétaire perpétuel de l’Académie Hassan II des sciences et techniques, Omar Fassi Fehri, a souligné, mardi soir à Rabat, l’impact bénéfique des avancées technologiques et des progrès scientifiques sur la médecine et en matière de traitement des maladies.
Les avancées technologiques dans différentes disciplines, en sciences physiques, en mathématiques et en sciences chimiques, sont de nature à favoriser le traitement d’un certain nombre de maladies assez fréquentes au Maroc, notamment les maladies cardiovasculaires, l’orthopédie, les cancers et la neurologie, a expliqué M. Fassi Fehri à l’ouverture de la 14e session plénière solennelle annuelle de l’Académie Hassan II des sciences et techniques sous le thème « Ingénierie et médecine au service du diagnostic, de la prévention et de la thérapie »
La recherche, le développement et l’innovation, surtout en matière technologique, sont les moteurs de la croissance économique, de la production de nouveaux produits, des soins de santé, de la protection de l’environnement, de l’accroissement de l’espérance de vie, a-t-il ajouté, précisant qu’en 250 ans l’espérance de vie a plus que triplé passant de 25 ans à 80 ans.
« Dans un monde où les économies des nations sont de plus en plus fondées sur le savoir et la technologie, le renforcement des capacités nationales dans ces domaines n’est pas un luxe mais une nécessité, qui passe par le développement d’une solide base nationale scientifique et technologique », a-t-il relevé.
Il a mis l’accent d’autre part sur le rôle de l’intelligence artificielle dans plusieurs domaines, notamment celui de la santé, en l’occurrence la médecine prédictive, le traitement personnalisé et la chirurgie assistée par ordinateur.
Dans ce contexte, il a relevé que l’augmentation de la puissance des ordinateurs ainsi que le recours aux big data ou données massives, donneront au médecin des moyens encore plus performants pour des traitements personnalisés.
Le ministre de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Saaid Amzazi, a de son côté mis en évidence le cloisonnement des disciplines et l’hyperspécialisation qui président à la recherche scientifique depuis des décennies, lesquelles ne permettent plus de saisir les réalités du monde actuel et les défis qui en découlent. Il a à cet égard estimé qu’il faudra analyser cette thématique et autres sous les angles à la fois de l’interdisciplinarité, de la multidisciplinarité et de la transdisciplinarité, autrement dit via une approche résolument holistique.
Soulignant l’importante contribution scientifique de l’Académie Hassan II, M. Amzazi a affirmé le rôle indéniable d’une telle instance, véritable organe national de promotion et d’évaluation des politiques en matière de recherche, en ce sens qu’elle a toujours œuvré à ériger la science et la recherche scientifique et technique au rang de valeurs nationales et aux standards internationaux.
« Nous ne pouvons que nous féliciter, au Maroc, de disposer d’une telle instance, véritable organe national de promotion et d’évaluation des politiques en matière de recherche, qui a toujours œuvré à ériger la science et la recherche scientifique et technique au rang de valeurs nationales et aux standards internationaux », a soutenu M. Amzazi, rappelant l’important apport et contribution scientifiques de l’Académie Hassan II.
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En outre, il a souligné que l’évolution de la médecine et des sciences de la vie ne saurait faire l’impasse sur les sciences humaines et sociales, estimant que certaines formations médicales telles que dispensées actuellement peuvent dans certaines disciplines très rapidement devenir obsolètes.
Il a par ailleurs jugé nécessaire pour les facultés de médecine et les centres hospitaliers universitaires (CHU) d’œuvrer à créer de véritables centres interdisciplinaires de recherche translationnelle et clinique, au sein desquels le transfert du savoir entre les sciences biomédicales et la recherche clinique peut directement avoir des applications concrètes au bénéfice des patients.
De son côté, le ministre de la Santé, Anas Doukkali a fait observer que la corrélation entre l’ingénierie des nouvelles technologies et la médecine a amplement contribué au développement du système de la santé, notant que la question du financement constitue un défi qui reste à rattraper.
Il a dans ce cadre mis l’accent sur les atouts technologiques et leurs retombées bénéfiques sur la démocratisation de certains soins, soulignant que la télémédecine permet de rapprocher les prestations de soins aux patients, garantissant ainsi un meilleur accès aux soins.
Tenue avec la Haute approbation de SM le Roi Mohammed VI, la séance plénière solennelle 2019 traite des innovations majeures, en liaison avec le renforcement de l’interdisciplinité et de la collaboration étroite entre cliniciens, chercheurs et industriels, notamment pour le Maroc où les dépenses en matières de santé sont en croissance régulière et où de nombreux défis médicaux seront, à l’instar d’autres pays, de plus en plus liés au vieillissement des populations, aux traumatismes et accidents de la route, ainsi qu’au développement de maladies chroniques associées aux changements de mode de vie ou de climat.
Elle devra permettre de traiter les différentes thérapies en l’occurrence pour les maladies cardiovasculaires, l’orthopédie, les troubles musculo-squelettiques, le traitement des cancers, le traitement des maladies du système nerveux central et les applications des techniques 3D en ingénierie biomédicale.
Par ailleurs, le rapport d’activité de l’Académie pour l’année 2018 sera présenté et discuté à cette occasion, conformément au Dahir portant loi instituant l’Académie Hassan II des sciences et techniques. Pour leur part, les six collèges scientifiques qui composent cette même Académie se réuniront pour faire le bilan de leurs activités en 2018, adopter leur programme d’action pour l’année 2019 et renouveler leurs instances élues.
Outre les membres de l’Académie, d’éminentes personnalités scientifiques du Maroc et de l’étranger animent les travaux des différentes séances de la session, notamment de Singapour, de France, d’Espagne, du Liban, des États Unies et d’Irlande.
La séance plénière s’est déroulée en présence, notamment d’imminentes personnalités, dont le ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, Abdelahad Fassi Fehri, le secrétaire d’État chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Khalid Samadi, la directrice des Archives Royales, Bahija Simou et les membres de l’Académie du Royaume du Maroc, ainsi qu’une pléiade d’universitaires.