Boukous appelle à accorder une place de choix à la langue amazighe dans le système éducatif
Le recteur de l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), Ahmed Boukous, a appelé, jeudi à Rabat, à accorder une place de choix à la langue amazighe dans le système national d’éducation et de formation.
S’exprimant lors d’un événement célébrant la journée internationale de la langue maternelle, organisé par l’IRCAM, en partenariat avec le Bureau de l’UNESCO pour le Maghreb, l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI) et la Faculté des sciences de l’éducation sous le thème « les langues maternelles, ça compte pour le développement, la construction de la paix et la réconciliation », M. Boukous a fait savoir qu’après la reconnaissance de la langue amazighe comme langue officielle dans la Constitution de 2011, elle devrait bénéficier de la place particulière qu’elle mérite au sein du système d’éducation et de formation.
Tous les spécialistes dans le domaine des sciences de l’éducation considèrent que la première langue à apprendre, que ce soit au niveau de l’oral ou de l’écrit, est la langue maternelle, a-t-il expliqué, mettant l’accent sur l’importance que revêtent les langues maternelles chez l’enfant et au niveau scolaire. Pour sa part, le spécialiste du programme culture au bureau de l’UNESCO au Maroc, en Algérie, en Maurétanie et en Tunisie, Karim Hendili, a souligné l’importance de la célébration de la langue maternelle, étant un événement qui reconnait la diversité linguistique.
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Il a fait savoir, dans ce sens, que les langues ne sont pas seulement des outils de communication au sein d’un groupe ou d’un peuple, mais elles constituent également l’identité d’un peuple et reflètent sa diversité.
M. Hendili a également expliqué que les langues maternelles sont menacées actuellement, notant que nombre de langues portant une histoire et un patrimoine disparaissent constamment, d’où la nécessité de renforcer les langues maternelles afin de valoriser la diversité culturelle.
Quant à Mme Laila Belhaj, professeure à la Faculté des sciences de l’éducation, elle a fait savoir que les langues sont une ouverture qui permet de former une vision sur l’autre et de découvrir sa culture et ses rituels, relevant que le Maroc veille à soutenir le multilinguisme.
Cette manifestation, à laquelle ont été présents des représentants du corps diplomatique au Maroc, a également été l’occasion de célébrer la journée internationale de la langue maternelle pour préserver les différences de cultures et de langues qui favorisent la tolérance et le respect des autres.