La mise en œuvre des ODD, un engagement international et un défi national
La réalisation des Objectifs du développement durable (ODD) constitue un engagement international et un défi national, a indiqué le président de la Chambre des conseillers, Hakim Benchamach.
Lors d’une réunion commune des cinq commissions permanentes de la Chambre des conseillers, tenue lundi et dédiée à la présentation du rapport thématique publié par la Cour des comptes sur « l’état de préparation du Maroc pour la mise en œuvre des ODD 2015-2030« , M. Benchamach a indiqué que la 2ème Chambre accorde une importance particulière à la mise en œuvre des ODD, une thématique présente en permanence parmi ses activités.
Il a aussi relevé, lors de cette rencontre à laquelle a pris part le premier président de la Cour des Comptes, Driss Jettou, que la Chambre des conseillers a joué un rôle important dans la mise en œuvre des 17 objectifs de développement durable, déclinés en 169 axes, notant que le Centre d’études et de recherches parlementaires (CERP) relevant de la Chambre s’est penché sur le Programme 2030 et a été chargé de la mise en place d’un plan d’action dédié au suivi de sa mise en œuvre.
M. Benchamach a également mis l’accent sur l’importance de la tenue de cette réunion entre la Chambre des conseillers et la Cour des comptes, une institution nationale pionnière dans divers domaines, qui publie régulièrement des rapports et des études qualitatives considérés comme « une référence » pour le Parlement et le gouvernement.
De son côté, M. Jettou a souligné que la réalisation du rapport thématique portant sur « l’état de préparation du Maroc pour la mise en œuvre des ODD 2015-2030 » vise à évaluer les mesures prises par les différents acteurs sur les plans stratégique et institutionnel, à garantir un cadre adéquat à l’établissement des priorités et à adopter et assurer le suivi des 17 Objectifs et ce, compte tenu de l’importance de la réalisation de ODD et des défis qu’ils présentent pour le Royaume.
Il a, à cet égard, affirmé que le Maroc était parmi les pays qui ont adhéré au programme de mise en place des Objectifs de développement durable à l’horizon de 2030 et se sont engagés à sa mise en œuvre, rappelant qu’il s’agit d’un cadre mondial de travail basé sur la mise en œuvre de 17 ODD déclinés en 169 cibles.
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M. Jettou a également indiqué que la revue de l’état de préparation du gouvernement à mettre en œuvre le Programme 2030 s’inscrit dans le cadre de réalisation de l’ODD 16 « Paix, justice et institutions efficaces« , qui vise la création d’institutions efficaces, responsables et transparentes capables de planifier la mise en œuvre des ODD, un objectif qui va de pair avec la mission principale de la Cour des comptes telle que définit par l’article 147 de la Constitution de 2011 portant sur la protection des principes et valeurs de bonne gouvernance, de transparence et de reddition des comptes de l’Etat et des organismes publics.
Par ailleurs, l’Organisation internationale des institutions supérieures de contrôle des finances publiques (INTOSAI) a porté la contribution de ses membres au suivi et à la révision des ODD au rang de la deuxième priorité transversale parmi les cinq priorités retenues dans le cadre de son plan stratégique 2017-2022, a-t-il ajouté, précisant que les Nations Unies ont mis l’accent sur la nécessité de l’implication des Institutions supérieures de contrôle dans le processus de mise en œuvre des ODD.
Le premier président de la Cour des comptes a indiqué que cette revue a été réalisée selon deux axes. Le premier est relatif au cadre général de mise en œuvre des objectifs de développement durable, tandis que le second porte sur le système de collecte des données et de mesure des indicateurs ODD. Il a ajouté que ce rapport a aussi examiné deux cas relatifs à l’ODD 3 en matière de santé et à l’ODD 4 lié à l’enseignement.
La Cour des comptes avait souligné, dans son rapport thématique sur « l’état de préparation du Maroc pour la mise en œuvre des ODD 2015-2030 » adoptés par l’Assemblée Générale des Nations Unies, publié en février dernier, que le Maroc est engagé de manière claire pour mettre en œuvre le Programme 2030 et dispose d’un cadre constitutionnel et législatif favorable pour son exécution, rappelant l’organisation d’une consultation nationale en 2016 afin d’initier un débat national entre les différents acteurs concernés par la mise en œuvre des ODD.
Toutefois, la Cour a fait état de l’absence d’un cadre institutionnel national dont la mission est d’améliorer le niveau de coordination et de complémentarité entre les parties prenantes, notant que le gouvernement n’a pas pris les mesures nécessaires pour mettre en œuvre les recommandations issues de ces consultations.
En plus, le niveau d’appropriation des objectifs par les parties prenantes notamment les secteurs public et privé, la société civile et les citoyens, s’avère peu satisfaisant.
Cette situation résulte, selon la Cour, de l’absence d’un cadre institutionnel national et d’une stratégie de communication visant à améliorer la prise de conscience et la connaissance des objectifs et leur appropriation.
Compte tenu de l’engagement du Maroc en faveur du développement durable qui est clairement affiché par les pouvoirs publics, la consultation effectuée par la Cour des comptes a permis de publier une série de recommandations visant à surmonter les lacunes enregistrées pour une mise en œuvre optimale des objectifs du Programme 2030 escomptés.