Lancement de l’opération “Child to Child” de lutte contre la non-scolarisation
Le ministre de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Saïd Amzazi, et la représentante de l’UNICEF au Maroc, Giovanna Barberis, ont procédé, mercredi à l’école communautaire Mejlaou, au lancement officiel de l’opération “Child to Child” (de l’enfant à l’enfant), organisée sous le thème : “Agissons tous ensemble pour garantir le droit à la scolarisation”.
Lancée en présence du wali de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Mohamed Mhidia, cette opération s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet n°4 de la vision stratégique 2015-2030, qui porte notamment sur la garantie de l’enseignement de rattrapage et l’amélioration de l’efficacité de l’éducation non formelle, lit-on dans un document du ministère.
Organisée en partenariat avec la l’UNICEF et avec l’appui financier du Canada, l’opération a pour objectif de sensibiliser les acteurs éducatifs externes, les autorités et la société civile ainsi que les élèves et les familles au sujet de la non-scolarisation et l’abandon scolaire, dans la perspective d’y trouver des solutions locales adéquates.
Le programme de sensibilisation porte sur la diffusion et l’activation du principe de l’obligation de scolarité en veillant à ce que les élèves ayant abandonné l’école regagnent leurs établissements, et à l’identification d’une carte territorialisée pour orienter les programmes du soutien scolaire et les programmes d’éducation non formelle.
Cette opération s’appuie sur deux démarches principales, a souligné M. Amzazi dans une allocution à cette occasion. Il s’agit d’une approche préventive visant la lutte contre l’abandon scolaire, et d’une démarche “curative” qui vise à donner aux jeunes jamais inscrits à l’école, ou ceux qui l’ont quitté prématurément une seconde chance d’éducation et de formation.
Pour atteindre ces objectifs, l’opération agit sur la sensibilisation des acteurs et des intervenants pédagogiques au phénomène de la non-scolarisation, la sensibilisation de la famille à l’impact négatif de ce phénomène, et le renforcement, chez l’élève, du sens de responsabilité et de citoyenneté à travers son implication dans l’opération “Child to Child”, a poursuivi le ministre.
→ Lire aussi : Baccalauréat: les examens en juin prochain
Plus concrètement, l’opération devra permettre l’engagement et la participation de 7.721 écoles primaires et de 1.977 lycées collégiaux, la formation de 500.000 élèves de la sixième année primaire, et 400.000 de la 1re année du lycée collégial sur les causes et les conséquences de l’abandon scolaire, ainsi que sur les techniques de sondages et d’interviews a ajouté M. Amzazi.
Elle permettra aussi le recensement de 70.000 enfants non-scolarisés, la réinscription de près de 30.000 enfants aux écoles primaires suite à des formations de mise à niveau, et la réintégration de 30.000 enfants dans le cadre du concept de la deuxième chance, a expliqué le ministre.
De son côté, la représentante résidente de l’Unicef, Giovanna Barberis, s’est réjoui que le Maroc ait “engagé d’importants efforts pour réaliser le droit des enfants à un accès équitable à une éducation de qualité”, notant que “l’accès au primaire est quasi-universel”.
Elle a fait observer que l’appui de l’Unicef au ministère de l’Education dans la lutte contre l’abandon scolaire est axé sur trois points d’entrée: une entrée pédagogique, à travers le développement des compétences de vie et le renforcement du système de l’orientation, une entrée de catch up (rattrapage) grâce au renforcement du système de l’éducation non formelle et le développement du concept de la deuxième chance; et une entrée préventive, qui se traduit par l’opération “de l’enfant à l’enfant”.
Au niveau internationale, Mme Barberis a fait savoir que 265 millions d’enfant, dont 22% en âge d’école primaire, sont actuellement en dehors du système scolaire.
La cérémonie a été émaillée de spectacles musicaux présentés par les élèves de l’école Mejlaou, ainsi que de témoignages d’enfants ayant bénéficié de l’opération “child to child”, et pu reprendre le chemin de l’école et le goût de la réussite.